"Ce dimanche 5 mai, Peter Magyar, ancien cadre du régime entré en
dissidence, organise un rassemblement antigouvernemental à Debrecen,
deuxième ville du pays par le nombre d’habitants et fief de la Fidesz,
le parti au pouvoir. À la mi-avril, le webmagazine “Telex” a suivi dans
sa tournée nationale pour les européennes de juin celui qui est
désormais le nouvel adversaire de Viktor Orban.
“Je ne vais pas me laver les mains pendant une semaine !”
s’exclame, devant le château de Gyula, un homme chauve d’âge moyen qui
vient de serrer celle de Peter Magyar, qui avance vers l’estrade. “Et moi, plus du tout !”
renchérit une dame, qui a aussi serré la main de Magyar, qui entame sa
tournée nationale. Environ 1 000 personnes se sont rassemblées pour le
meeting, qui commence à 17 heures. Selon la plupart des participants,
c’est beaucoup pour cette ville de 28 000 habitants.
D’après de
nombreux intéressés, les habitants de localités comme Gyula craignent
d’assister à ce genre d’événements, car ils redoutent des mesures de
rétorsion sur leur lieu de travail. “Nous, nous sommes retraitées, nous avons le temps, et on ne peut plus nous virer. Alors nous sommes venues”, racontent deux femmes, qui attendent de Magyar qu’il apporte le changement.
“Je ne voterai plus Fidesz, même si on menace de me fusiller”Peter
Magyar évoque aussi ces menaces, et passe une heure et demie auprès de
la foule après son discours. Certains demandent des selfies. D’autres le
questionnent sur son programme et ses opinions. L’une des
interrogations porte justement sur les menaces. “Désormais, c’est terminé !”
tonne Magyar. Lui aussi a eu vent de menaces envoyées par e-mail à des
employés d’administrations locales, sommés de ne pas se déplacer au
meeting. Magyar demande à ses soutiens de lui envoyer ces e-mails et
promet que ses équipes mèneront l’enquête. Si l’existence de ces
messages groupés est avérée, tout sera fait pour épingler les
responsables.
Avant que Magyar n’entre en scène au son de Toi, qui choisirais-tu ?, de la comédie musicale Le Roi Étienne [Étienne Ier, premier souverain de la Hongrie chrétienne, sacré en l’an 1 000], et que la phrase “quelqu’un doit vaincre l’obscurité demain”
ne résonne dans les baffles, les spectateurs expliquent devant le
château de Gyula qu’ils voient d’abord en Peter Magyar un espoir de
changement," La suite sur courrierinternational.com (article payant)