"Le grand écrivain hongrois est mort d’un cancer en 2016. Pas avant d’avoir fait de sa maladie mortelle le sujet d’une étonnante autofiction.
Parmi les manuscrits envoyés aux éditeurs, on trouve beaucoup de témoignages sur l’expérience de la maladie. Qu’un écrivain hongrois majeur comme Péter Esterhazy (1950-2016) ait consacré son dernier ouvrage à ce thème − en l’occurrence au cancer du pancréas qui l’a emporté en juillet 2016 − ne pouvait que susciter l’intérêt. Comment ce sujet émouvant mais rebattu allait-il être traité par l’un des plus grands auteurs magyarophones de cette génération brillante, au style empli de distance, d’humour, et qui pousse l’art du clin d’œil à l’extrême ?
Bien qu’Esterhazy prétende par coquetterie ne jamais vraiment parler de lui dans ses œuvres, Journal intime du pancréas, qui couvre la période de mai 2015 à mars 2016, relève bel et bien de l’autofiction. La part « fictionnelle » tient à l’invention d’un personnage, la tumeur, qui s’incarne ici en une maîtresse possédant de l’intérieur sa victime, que celle-ci nomme, comme pour l’amadouer, « ma Petite Fée » ou « ma Petite Pancréas », « P. », ..." La suite sur lemonde.fr (article payant)
« Journal intime du pancréas » (Hasnyalmirigynaplo), de Péter Esterhazy, traduit du hongrois par Agnès Jarfas, Gallimard, « Du monde entier », 270 p., 22,50 €, numérique 16 €.
















