"Dans le sud du pays, les terres agricoles ont été desséchées par le drainage intensif et le changement climatique. La commune de Ruzsa tente de sauver les siennes grâce au recyclage des eaux grises et à un bassin de rétention, raconte le portail “Valasz Online”.
“Nous avons une mission digne de Moïse : faire jaillir de l’eau à partir de rien”, plaisante Ivan Balla, directeur de la Compagnie d’exploitation des eaux de Tisza-Maros, tandis que nous marchons vers la mairie de Ruzsa [dans le sud de la Hongrie].
Nous sommes dans le sud de la Grande Plaine, sur la dorsale sablonneuse entre le Danube et la Tisza, à 15 kilomètres de la frontière serbe. C’est l’une des régions les plus pauvres en eaux de surface et les plus chaudes du pays. L’ONU la considère comme semi-désertique.
Ivan Balla est le concepteur d’un projet local de rétention d’eau. Selon l’ingénieur, il existe peu d’endroits mieux adaptés que Ruzsa pour illustrer la situation complexe de la dorsale. Le village ne borde aucune rivière, n’a plus de zones humides en périphérie, mais compte 2 500 habitants, dont certains vivent dans des fermes, ainsi que de nombreux agriculteurs et éleveurs. Plus une maire qui refuse de baisser les bras face à l’assèchement du paysage.
Gizella Santa, la maire, nous accueille dans son bureau avec un conseiller municipal, Tibor Vass. “Nous exploitons 35 hectares à la périphérie du village, commence-t-il. J’ai senti un changement il y a quinze ou vingt ans. Les précipitations étaient si rares, surtout l’été, et les nappes phréatiques si basses que ni le maïs ni la plupart des céréales ne poussaient sans irrigation. L’irrigation n’est intéressante que pour le maraîchage. Cette région est l’une des plus grandes régions de culture de légumes de plein champ du pays.”
Selon lui, la sécheresse “tue lentement, comme le diabète”. Et à moyen terme, la question ne sera pas celle de l’agriculture mais de “pouvoir vivre ou non dans la dorsale”. Pourquoi la situation est-elle si difficile ? D’après Gizella Santa, le changement climatique n’est que l’une des principales raisons. L’artificialisation du paysage y contribue tout autant. “La vieille façon de penser, c’était : si l’eau arrive, il faut s’en débarrasser. Il y en a trop, nous n’en avons pas besoin. Canalisons-la aussi vite que possible dans le Danube ou la Tisza, vers la Serbie. Tout un système s’est construit là-dessus”, affirme la maire.
Le réseau de drainage et celui d’approvisionnement public en eau ont été construits dans les années 1960-1970, à une époque où les précipitations..." La suite sur courrierinternational.com (article payant)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.