mercredi 22 mai 2024

Hongrie : comment le Fidesz de Viktor Orban invoque la « raison d’État » pour gentrifier Budapest

"À Budapest, le quartier de Józsefváros sert de laboratoire au premier ministre nationaliste. Expulsés, les Roms et les plus pauvres dénoncent une politique de discrimination qui profite aux géants de la construction proches du Fidesz.

Budapest (Hongrie), envoyée spéciale.

Le face-à-face dit tout des tensions qui parcourent le quartier populaire de Józsefváros. Au numéro 6 de la rue Tavaszmező, une entrée monumentale décrépie, de style néo-Renaissance, ornée de deux sculptures. Sur le trottoir opposé, un hôtel moderne, en briques mais sans charme, et un parking souterrain monofonctionnel.

À Budapest, la gentrification avance à bon train, non sans résistance. En attestent les graffitis ornant désormais la porte du numéro 6, qui abritait jusqu’en 2016 la Maison de la culture rom avant que ses locataires n’en soient expulsés et le dessin de leur drapeau, orné d’une roue symbolisant le voyage, effacé. « Les vies des Roms comptent aussi », « Rendez-nous ce que vous nous avez pris », « Vous nous avez volé notre culture ».

Comme autant de missives adressées à l’ancien maire du 8e arrondissement, affilié au Fidesz, le parti du premier ministre Viktor Orban. Aladár Horváth observe, dépité, le bâtiment désespérément vide. « Ils ont parlé de prostitution, de toxicomanie pour expliquer que nous étions déviants. La gentrification du quartier est le visage urbanistique d’un système néocolonial et d’une ségrégation où les minorités n’ont pas le droit de cité. Ils utilisent la criminalité, les problèmes d’hygiène dans une politique de nettoyage ethnique », dénonce l’écrivain et responsable de la Fondation pour les droits civiques des Roms et premier député de sa minorité en Hongrie." La suite sur humanite.fr

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