lundi 3 juin 2024

Portrait. JO de Paris : Filip Akilov, le boxeur ukrainien qui se bat pour la Hongrie

 Photo Lujza Hevesi-Szabó/ Telex

"Originaire du Donbass, l’athlète de 24 ans Filip Akilov était un grand espoir national avant que la guerre ne le pousse à l’exil. Naturalisé magyar depuis 2023, il combattra pour son pays d’adoption aux JO de Paris et veut le titre à tout prix, raconte le site hongrois “Telex”.

“Nous avons commencé une nouvelle vie il y a deux ans ici. Je voudrais vivre ici, ma famille habite ici, et je me sens hongrois.” Filip Akilov, né à Soledar, en Ukraine, entame notre conversation à Hodmezovasarhely (dans le sud de la Hongrie). Sur son passeport hongrois, il s’appelle Akilov Pylyp. Et au tournoi qualificatif de cette année en Italie, il a décroché sa place aux JO de Paris.

Akilov pesait 75 kilos à l’origine. Mais comme sa catégorie ne figure pas aux Jeux olympiques, il a dû monter d’un palier. Il ne peut pas manger ce qu’il veut, bien qu’il ait vite pris goût au halaszle [soupe de poisson hongroise] et au porkolt [ragoût], tandis que la solianka [soupe villageoise russe] reste l’un de ses plats préférés. Pour autant, il ne doit pas surveiller son poids chaque jour et il reste de la place pour quelques kilos de muscle. Filip connaît à peu près la concurrence mais ne regarde pas en détail qui pourraient être ses adversaires. Il se concentre d’abord sur lui-même et son ambition est claire : remporter le titre aux Jeux olympiques.

“Je ne suis pas devenu boxeur parce que j’étais le genre de gamin qui aimait la bagarre. Je vois la boxe comme un art. La boxe est à l’image de la vie, une lutte sans fin”, affirme Filip. “J’ai remporté un championnat en Ukraine quand j’avais 12 ans et mon dernier titre était un championnat universitaire. Ensuite, la guerre a éclaté et tout a soudainement changé”, dit-il.

De Marioupol au Sud magyar

Akilov était à Marioupol quand les chars russes se sont élancés vers Kiev. Ses parents vivaient à Bakhmout. Ils sont pratiquement restés sans nouvelles les uns des autres pendant trois semaines et demie. Lorsque les Russes ont ouvert un couloir en direction de Belgorod, l’athlète en a profité pour entrer en Russie puis en Biélorussie. Pendant ce temps-là, par l’entremise d’un camarade, il est entré en contact avec Csaba Cserenyi, un entraîneur de Hodmezovasarhely. Filip lui a envoyé une vidéo de lui en action et lui a expliqué qu’il voulait devenir champion olympique. La tour Eiffel est superbe, mais la médaille d’or l’intéresse plus et il veut tout donner pour l’avoir.

Impressionné par ses capacités, son caractère, sa foi, son charisme et son attitude, Cserenyi est allé le chercher. Ils se sont donné rendez-vous en Pologne. Akilov a traversé la frontière polonaise à Brest et a poursuivi jusqu’en Slovaquie. Depuis la ville frontière polonaise de Bialka Tatrzanska, il a envoyé une photo de lui à Cserenyi avant que son téléphone ne soit à plat, puis a attendu l’entraîneur. " La suite sur courrierinternational.com (article payant)

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