lundi 7 août 2023

Finances. La Hongrie peut-elle vivre sans fonds européens ?

 Malgré le discours eurosceptique du gouvernement national-conservateur de Viktor Orban, les subventions de l’UE restent indispensables à la survie du pays, analyse l’hebdomadaire libéral magyar “HVG”.

Depuis 2018, la Hongrie perçoit entre 6 et 6,2 milliards d’euros par an de l’Union européenne, soit quelque 2 200 à 2 300 milliards de forints. Une somme considérable, même si l’on retire les 1,3 à 1,7 milliard d’euros de contribution annuelle dans la caisse commune de l’UE. À titre de comparaison, le gouvernement prévoit que les entreprises verseront 2 112 milliards de forints (5,5 milliards d’euros) de taxes dans le cadre du budget national 2024. Ainsi, les subventions européennes restent importantes, même si Marton Nagy (ministre du Développement économique) estime qu’elles “ne sont pas dominantes dans le financement de l’économie”.

Si les fonds de l’UE disparaissaient et que l’État hongrois souhaitait réunir 2 000 milliards de forints (5,2 milliards d’euros), la mission ne serait pas impossible mais coûterait énormément. Premièrement, la Hongrie émettrait logiquement des bons du Trésor, comme le font depuis longtemps les États lorsqu’ils ont besoin d’argent. Fin avril, la dette hongroise atteignait 47 605 milliards de forints (125,4 milliards d’euros), dont 23 276 milliards (61,3 milliards d’euros) de bons sur le marché obligataire et 9 589 milliards (25,2 milliards d’euros) de bons étrangers en devises. Ces deux chiffres dépassent chacun de 2 000 milliards de forints leur valeur de mai 2022. Donc oui, l’État peut vite obtenir de l’argent s’il le souhaite. Problème : les bons du Trésor sont soumis au paiement d’intérêts. Lorsque l’inflation est haute et que les investisseurs évitent le pays, l’État doit faire de grandes promesses pour attirer de l’argent frais. Une situation bien plus compliquée à résoudre que lorsque l’UE alloue des subventions.

Séduire les sociétés étrangères

Selon Marton Nagy, la solution ne passe pas par l’endettement mais par les investissements directs à l’étranger (IDE). Les IDE pèsent lourd dans l’économie hongroise et ne cessent d’augmenter. Grâce à ces mouvements, de 2 000 à 2 800 milliards de forints arrivent chaque année depuis 2018, soit plus que les fonds européens sur la même période. Le ministre pensait à ce chiffre lorsqu’il affirmait que les subventions de l’UE ne sont plus dominantes. Néanmoins, maintenir ce rythme de croissance représenterait une tâche gigantesque. Pour Marton Nagy, il faut convaincre les entreprises ayant déjà investi en Hongrie de réinjecter une partie de leurs profits chez nous." La suite à courrierinternational.com (article payant)

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