"Sur le plateau de l’Odéon-Berthier, dans le cadre du Festival d’Automne, le metteur en scène et réalisateur hongrois Kornél Mundruczó et ses comédiens du Proton Theatre déploient les béances du traumatisme de la Shoah dans une famille éclatée. Trois personnages, une vieille mère dépositaire de la mémoire, née à Auschwitz, sa fille qui veut profiter de son identité juive pour s’installer à Berlin avec son fils et ce dernier, revenu enterrer sa grand mère en clamant haut et fort son homosexualité dans un pays qui réprime toutes les revendications LGBTQI. Au croisement de toutes ces revendications, une création puissante, crue et dérangeante, qui ne peut laisser indifférent.
Née à Auschwitz
Pour Kornél Mundruczó, metteur en scène, réalisateur de films et scénariste, toute est une question de perspective. Dans un appartement de Budapest, une vieille femme juive, dont les capacités mnésiques semblent atteintes, prend son petit déjeuner. Sa démarche lourde, ses gestes hésitants, son regard apeuré sont retransmis en gros plan sur les deux écrans qui font face au public. L’appartement est mis en boite comme un studio de cinéma dont les deux techniciens s’activent à l’intérieur. Survient une jeune femme, sa fille, fraîchement débarquée de Berlin où elle a choisi de vivre avec son jeune fils. Son objectif : tenter de convaincre sa mère d’accepter du gouvernement hongrois une médaille de rescapée des camps. En effet, la vieille dame est née à Auschwitz d’une mère déportée puis relativement « protégée » par le Docteur Mengele en raison de la blondeur de ses cheveux et de ses yeux clairs. Pas question de se déclarer aux autorités hongroises clame la vieille femme, habitée au fond d’elle par la série des traumatismes, exclusions, vexations terribles subies durant toute sa vie, durant et après la guerre, sous la chape de plomb de la Hongrie communiste." La suite sur artistikrezo.com
dimanche 13 octobre 2024
« Parallax » à l’Odéon ou le choc des identités et des revendications
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