"La future dirigeante italienne ne sera peut-être pas une alliée inflexible à Bruxelles mais elle pourrait dynamiser la position du leader magyar en Europe, estime ce chroniqueur de Budapest.
Ces dernières années, la Fidesz et le gouvernement Orbán ont progressivement été isolés en Europe et disposent de moins en moins d’alliés. Les ruptures les plus spectaculaires ont eu lieu avec le Parti populaire européen (PPE) et les partenaires du groupe de Visegrad. Le premier nous a tourné le dos lorsque le gouvernement a chassé l’université d’Europe centrale (fondée par George Soros en 1991) de Budapest. L’autre s’est éloigné à cause de notre politique prorusse.
Viktor Orbán pensait que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump amènerait des changements similaires dans nombre d’autres pays. Bien sûr, le Brexit et le renforcement de l’extrême droite française ont incarné des évolutions en sa faveur, mais la droite populiste n’a guère percé au niveau européen. Pis, lors des élections de 2019, les libéraux et les écologistes ont consolidé leurs positions au détriment des partis traditionnels de droite et de centre gauche.
Proximité idéologique
Tandis que le gouvernement magyar dérivait à la marge en matière de partenaires politiques, sa valeur idéologique s’est accrue. Si certains dirigeants au pouvoir n’apparaissaient pas volontiers aux côtés d’Orban, des politiciens européens de renom – les leaders allemands, par exemple – ne contestaient pas les décisions conflictuelles et polémiques portées par le Premier ministre magyar. Parallèlement, un pôle de droite nataliste, populiste et identitaire s’est cristallisé autour d’Orban, mais ses membres n’ont jamais réussi à conquérir Bruxelles.
Les élections italiennes de la fin de septembre incarnent exactement la percée de ce pôle. Pour résumer brièvement, trois partis de la nouvelle droite ont écarté du pouvoir un cabinet technocrate mais populaire qui avait succédé à plusieurs exécutifs de centre gauche. Ces trois formations sont Fratelli d’Italia, menée par Giorgia Meloni, la Ligue, dirigée par Matteo Salvini, et Forza Italia, sous la houlette de Silvio Berlusconi. Les partis partagent de nombreux points communs. Tous trois prônent une politique identitaire fondée sur la religion et la famille, ainsi que sur le rejet du sécularisme de la gauche et des minorités sexuelles. Cependant, difficile de savoir en quoi ils croient véritablement et surtout comment ils vont administrer leur pays. En revanche, il est évident que l’arrivée aux responsabilités de ce gouvernement, dans l’un des États fondateurs de l’Union européenne (UE),..." La suite sur courrierinternational.com (article payant)