Bien sûr, la France n’est pas encore dans une telle situation, ne serait-ce que parce que l’extrême droite admirative de M. Orban n’y est pas au pouvoir, et ne peut donc pas s’attaquer à l’indépendance de l’audiovisuel public.

Mais le parcours médiatique du dirigeant magyar appelle à la vigilance tous ceux qui souhaitent éviter un basculement politique vers l’extrême droite. C’est en effet depuis l’opposition, entre 2002 et 2010, que M. Orban a commencé à établir un paysage médiatique à sa botte, avec l’aide d’un homme d’affaires politiquement aligné.

Après avoir connu une défaite aux législatives de 2002, il l’attribue à « la pensée publique libérale qui domine les médias » et se jure de tout faire pour que cela ne se reproduise plus. Il appelle à l’aide Lajos Simicska, un riche entrepreneur. Ce compagnon de route de longue date de son parti, le Fidesz, a déjà racheté le Magyar Nemzet, principal quotidien conservateur du pays. En 2003, il finance le lancement d’une chaîne de télévision, Hir TV, qui sera dirigée par l’ancien porte-parole de M. Orban. En parallèle, M. Orban organise des manifestations devant la télévision publique pour appeler à un référendum afin qu’« qu’elle soit divisée en deux chaînes », dans le but cocasse que chacun des deux principaux partis hongrois puisse avoir sa propre télévision." La suite sur lemonde.fr (article payant)