dimanche 10 janvier 2021

“Pieces of a Woman”, sur Netflix : “Avec ce film, c’est un peu comme si je disais : voici ce que je suis”

Vanessa Kirby : « Il fallait qu’on puisse me voir comme une de ces femmes, et non pas comme une actrice. » 2020 Netflix Inc.

"Avec le sujet tabou de la perte d’un enfant mort-né, le Hongrois Kornél Mundruczó se dévoile. Et tire de Vanessa Kirby une performance hors norme.

Dans le grand bazar de Netflix, le rayon films d’auteur est une arrière-boutique, mais il brille autant qu’une tête de gondole. C’est là que la plateforme présente ses candidats aux Oscars, comme Marriage Story, de Noah Baumbach, superbe chronique d’une séparation doublée d’un hommage à Ingmar Bergman, six fois nommée en 2020.

Pieces of a Woman est une œuvre de la même trempe, une production américaine qui puise dans la meilleure tradition du cinéma européen, à travers un réalisateur qui s’en revendique l’héritier, le Hongrois Kornél Mundruczó. Ce brillant esprit, virtuose dans le maniement de la caméra (La Lune de Jupiter l’a montré), a eu la bonne idée, en travaillant pour la première fois dans une autre langue que la sienne, de faire son film le plus directement, le plus dramatiquement personnel.

« Avec Pieces of a Woman, c’est un peu comme si je disais : voici ce que je suis », reconnaît, sourire timide aux lèvres, le juvénile quadragénaire, qui a même réussi à inscrire, dans un des plans du film, son jour de naissance, un 3 avril. Et de naissance, il est question. Écrit par son épouse et collaboratrice, Kata Wéber, le scénario puise dans une épreuve vécue par le couple, la perte d’un enfant avant terme. «Ce n’est pas exactement ce qui arrive à l’héroïne de mon film mais les questions soulevées sont les mêmes, explique Mundruczó. La première est : qu’est-ce que cela signifie de ne pas pouvoir parler de la mort d’un bébé ? Avec ma femme, nous nous sommes enfermés dans le silence jusqu’à ne plus pouvoir le supporter. Kata a alors écrit une pièce de théâtre qui parlait de ce que nous avions vécu, et que j’ai mise en scène. Cette pièce a suscité énormément de réactions, elle a fait jaillir la parole autour de nous, elle a permis à d’autres de témoigner et d’aborder ce sujet tabou. C’est ce qui m’a donné envie de faire ce film." La suite sur telerama.fr (article payant)

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