mardi 2 avril 2024

Culture. Le petit cinéma hongrois qui ne veut pas de dernière séance

"Dans toute la Hongrie, c’est le dernier cinéma de village qui accueille encore du public tout au long de l’année. Certains parcourent 70 kilomètres pour en profiter. Un journaliste de “Magyar Hang”, un magazine de Budapest, s’est rendu sur place, dans le bourg de Bölcske, pour tenter de comprendre ce succès.

Un vieil homme me fait signe. Je m’approche. Il est assis sur l’un des bancs de la place de la Trinité de Bölcske, juste en face du cinéma Rakoczi, le dernier cinéma de village qui soit encore en activité toute l’année dans le pays.
“Que faites-vous ici, jeune homme ? interroge-t-il.

– Je prends le cinéma en photo. Vous attendez une séance ?

Non, j’ai bu des fröccs [un mélange de vin et d’eau pétillante] et je me repose, dit-il en montrant le café d’à côté.

– Vous allez parfois au cinéma ?

– Plus maintenant, mais souvent dans ma jeunesse. C’est là que j’ai enlacé ma future épouse pour la première fois, vous savez…”

Ici, le billet plein tarif coûte 1 200 forints [3 euros], 1 000 forints [2,50 euros] pour les étudiants et les retraités. Au cinéma Corvin de Budapest [une salle de cinéma mythique, ouverte en 1922 dans la capitale hongroise], la place est à 2 600 forints [6,50 euros] au tarif normal, 2 800 forints [7 euros] pour une projection en 3D.

Un film français à l’affiche

En 1990, la Hongrie hébergeait 1 960 cinémas. En 2022, il n’en restait plus que 248. Les habitants de la région de Tolna, où se situe Bölcske, sont ceux qui vont le moins au cinéma de tout le pays. Pour autant, ici, les spectateurs affluent.

“Pourquoi êtes-vous venues ?” demandé-je à une mère et sa fillette. Question d’une profondeur philosophique. Pendant que la petite se moque de moi, le monsieur bêta, la maman me répond : “Parce que la petite voulait voir ce film.”

Un couple de quadragénaires, lui, ne fait que passer. “Moi, j’aime les films d’action, ma femme préfère les films romantiques. C’est pour ça qu’on ne va pas au cinéma”, résume le mari.

– Pourtant, vous êtes là !

– On se promène, et on regarde le programme en passant. Sait-on jamais. Mais là, je vois qu’ils projettent un film pour enfants, alors on passe notre chemin”, dit-il." La suite sur courrierinternational.com (article payant)

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