École normale supérieure | 45 rue d’Ulm Paris 75005 (5 octobre)
Chez
Kertész, la réflexion sur la teneur éthique de la forme artistique
s’ancre toujours dans un « ici » et « maintenant » qui se réfléchit de
manière aiguë dans l’œuvre d’art. Or cet « ici » et « maintenant » ont
changé, entre l’époque où l’auteur écrivait ces lignes, dans la Hongrie
communiste du régime de Kadar, et aujourd’hui où nous les lisons, alors
que, plus de vingt ans après la chute du Mur, il connaît une
reconnaissance internationale. Cette consécration se fait sur fond d’une
internationalisation de la mémoire de la Shoah, qui suscite chez
l’écrivain hongrois une réflexion profondément inscrite dans son travail
de création littéraire comme dans ses essais et journaux.
En
2002, Imre Kertész recevait le prix Nobel de littérature pour son œuvre
extrêmement singulière, en dehors de tout genre établi et de tout
poncif mémoriel, entre témoignage et fiction, essai et récit. Parlant en
survivant des camps nazis et en témoin de du totalitarisme communiste
dans sa version hongroise dite « communisme Goulash », Kertész exposait
son « heuristique » d’écrivain tout en affirmant qu’Auschwitz avait «
mis la littérature en suspens », faisant de l’appartenance à la
littérature une question. Celle-ci est subordonnée à la question plus
large du rapport de l’art à l’inhumain, toujours ouverte, et aux
formules à définir d’une philosophie morale adéquate à la « situation »
présente.
En
présence des meilleurs experts hongrois et internationaux, l’aspect
éthique et moral de cette oeuvre sera explorée au cours du colloque.
Entrée libre
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