mardi 17 janvier 2023

Partis Pris - À la mort d’un camarade par intermittence

« J’ai éprouvé la sensation assez curieuse qu’avec TGM nous appartenions à une même famille ». L’intellectuel franco-roumain Nicolas Trifon partage ses souvenirs du philosophe hongrois Gáspar Miklós Tamás, récemment décédé.

J’ai rencontré Gáspar Miklós Tamás (TGM) pour la première fois en 1984 à Budapest. J’avais fait paraître à Iztok, revue libertaire sur les pays de l’Est la traduction en français de la préface du livre L’œil et la main dans lequel il annonçait son attachement au socialisme libertaire, par une filiation anarchiste et syndicaliste[1]. Le livre venait d’être publié en samizdat ou plutôt par des éditions indépendantes, vu le climat permissif qui régnait en ce temps dans la Hongrie de Kádár, en un sens, et toute proportion gardée, plus permissif qu’aujourd’hui sous Orbán.

Mort de l’intellectuel hongrois de gauche Gáspár Miklós Tamás

Me rendant dans son appartement, je suis tombé sur sa mère, une dame très âgée qui s’affairait dans la cuisine et dont j’ai appris qu’elle avait été jadis formée politiquement par mon grand-père Eugen Rozvan (Rozvány Jenő), cofondateur du Parti communiste roumain, député de Bihor et exécuté à Moscou en 1938. Elle m’est apparue comme une espèce de stalinienne tombée en disgrâce à cause du tournant nationaliste de Ceaușescu et de la décision de déménager en 1978 en Hongrie où, peu après son installation, son fils est entré en dissidence. Aussi, dès le début et jusqu’à l’été 2018 quand nous nous sommes revus pour la dernière fois, j’ai éprouvé la sensation assez curieuse qu’avec TGM nous appartenions à une même famille, élargie bien entendu, pas de „sang”, avec les tensions et conflits inévitables dans une structure sociale comme la famille à laquelle on ne choisit pas d’appartenir." La suite sur courrierdeuropecentrale.fr

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