"Issu de la frange radicale du trotskisme britannique des années 1980, le
sociologue Frank Furedi dirige désormais la branche bruxelloise du MCC,
l’université de Budapest. Sa mission ? Répandre les idées du dirigeant
hongrois, selon l’édition européenne du site “Politico”, qui est allée à
sa rencontre.
Frank Furedi est un ancien trotskiste qui s’est fait connaître grâce à
ses combats de gauche. Dans les années 1980, il était l’un des
communistes les plus radicaux du Royaume-Uni. En 2016, il était devenu
un anticonformiste pro-Brexit qui fulminait contre la supposée “cancel culture”.
Aujourd’hui, son cheval de bataille est le populisme de droite du
Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qu’il défend au cœur même de la
vie politique européenne.
Furedi, qui est né à Budapest mais a
passé l’essentiel de sa vie en Angleterre, dirige le campus bruxellois
de l’université hongroise Mathias Corvinus Collegium (MCC). Sa mission ?
Bousculer la classe dirigeante européenne, avec laquelle Budapest
ferraille souvent sur le terrain de l’état de droit.
Depuis son inauguration, en novembre 2022, MCC Bruxelles a organisé
des événements et publié des rapports sur des sujets aussi variés que la
réglementation des nouvelles technologies dans l’Union européenne (UE), l’enseignement de l’histoire et la guerre en Ukraine.
Le ton qui prévaut correspond exactement à ce qu’on attend d’une
université associée à Orbán : les start-up se porteraient mieux hors
d’atteinte de la Commission européenne ; les professeurs d’histoire sont wokes ; le fait que l’UE s’empêtre dans le conflit ukrainien révèle son déficit démocratique.
Dans
les locaux neufs de MCC Bruxelles, dans le centre-ville, Frank Furedi,
ancien professeur de sociologie à l’université du Kent, affirme :
“J’essaie de diffuser une analyse de la culture européenne distincte de celle qui prime dans l’UE.”
Il
a décroché son poste à la suite d’une rencontre fortuite à Londres avec
Balazs Orbán, directeur politique de Viktor Orbán (avec lequel il n’a
pas de lien de parenté) et président de MCC.
“C’est l’occasion de riposter”
Frank Furedi a accepté la proposition. Son objectif était de contrer des discours de l’Europe qu’il juge calomnieux. “La Hongrie était traitée de pays fasciste et autoritaire, ce qui était selon moi des conneries”, ajoute-t-il. Un autre facteur qui l’a convaincu ? Furedi aime la bagarre. “C’est l’occasion de riposter dans le cadre des guerres idéologiques”, estime-t-il.
Pour
remporter ces conflits sur les valeurs, Frank Furedi s’entoure à
Bruxelles d’une armée d’acolytes issus du réseau qu’il a tissé lors de
son parcours militant au Royaume-Uni. La plupart viennent
d’organisations créées par Furedi sur les ruines." La suite sur courrierinternational.com (article payant)