vendredi 15 décembre 2023

Comme les Russes et les Serbes, les Hongrois se sentent «blessés par l’Histoire»

"ENTRETIEN - Spécialiste reconnu de la Hongrie, professeur à l’Université européenne de Florence, le chercheur italo-hongrois Stefano Bottoni, auteur d’un best-seller remarqué sur Viktor Orban, décrit la logique historique, politique et quasi-mafieuse qui pousse l’homme fort de Hongrie à miser sur Vladimir Poutine.

LE FIGARO. - Comment est-il possible qu’un pays comme la Hongrie qui a la mémoire des chars soviétiques déferlant sur ses terres pour écraser la révolte de 1956, ne soit pas aux côtés de l’Ukraine mais quasiment aligné sur l’agresseur russe?

STEFANO BOTTONI. - Après 1989, nous avons toujours considéré 1956 comme le moment fondateur de la démocratie hongroise. Les politiciens de droite comme de gauche se rejoignaient dans l’attachement à ce point de référence. Mais 1956 est peu à peu devenu le thème que chaque parti voulait s’approprier de manière exclusive. En même temps, la société s’est mise à oublier 1956. Ce souvenir s’est estompé avec le vieillissement de la population. Beaucoup avaient émigré, et il y avait aussi un groupe qui avait collaboré avec le régime de Kadar (qui avait pris le contrôle après la répression, NDLR). Finalement, 1956 est peu à peu devenu un élément perturbateur. Le 23 octobre 2022, après l’invasion russe, Orban a célébré l’anniversaire de la révolte en expliquant que ceux qui avaient organisé 1956 n’avaient pas voulu combattre la Russie mais faire la paix avec elle..." La suite sur lefigaro.fr (article payant)

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