mardi 26 décembre 2023

Hongrie. Erika Varga : comment j’ai fondé Romani Design, la première maison de mode rom

La créatrice de mode Erika Varga, cofondatrice de la marque hongroise
Romani Design, Budapest, en mars 2019.
Photo : Attila Kisbenedek/AFP

"Depuis 2010, la Hongroise Erika Varga crée des vêtements et des accessoires haut de gamme dont les motifs aux couleurs éclatantes exaltent l’identité rom. Avec sa griffe, Romani Design, elle espère combattre les préjugés dont souffre la communauté tsigane dans son pays, raconte le magazine “Jelen”, publié à Budapest.

“L’oisiveté ne mène à rien. J’ai appris cela de mes parents. Tout petit, mon père transportait déjà de l’eau contre quelques sous. Il avait quitté l’école avant la grande section. Ses ancêtres étaient commerçants. Il a suivi leur voie, mais a aussi appris à poser du torchis, ferrer des chevaux et a travaillé comme livreur. La famille de ma mère travaillait la terre et élevait des animaux”, raconte Erika Varga en guise d’introduction.

La créatrice de mode poursuit : “Nous sommes de la région de Szabolcs [dans le nord-est de la Hongrie]. Mes frères et moi avons grandi entourés de proches aimants, baignant dans la culture tsigane olah [valaque] et le respect des traditions. Ma grand-mère adorée m’a raconté des histoires et chanté des chansons durant toute mon enfance. Elle avait une collection de poupées et nous leur avons cousu ensemble de nombreux habits. Elle fabriquait aussi de belles tenues pour nous, les filles.”

À l’école de l’exclusion

Erika n’a été scolarisée qu’à partir du cours préparatoire, où elle a appris le magyar – à la maison, on parlait le cerhar [dialecte tsigane]. La famille vivait en ville, pas dans le quartier tsigane, et l’école n’accueillait que quelques élèves roms. “C’est là que j’ai découvert l’exclusion. L’institutrice faisait asseoir les Tsiganes au fond de la classe. J’ai raconté ça à ma mère, qui est allée régler la situation”, se souvient Erika.

“En troisième [l’équivalent du CE2 français], j’étais l’unique Rom. Quand les autres me brimaient, ma professeure principale me disait d’être fière d’être tsigane et punissait mes harceleurs.”“J’aimais étudier. Mes parents m’ont soutenue et j’ai intégré un lycée technique à Budapest”, enchaîne Erika." La suite sur courrierinternational.com (article payant)

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