lundi 8 janvier 2024

Le Hongrois Peter Eötvös triplement célébré à Paris

"A l’occasion des 80 ans du compositeur, une série de concerts est prévue à la Philharmonie, à l’Ircam et à Radio France.

Interprètes de renom ou apprentis compositeurs, tous les musiciens l’estiment. Destinées à de modestes formations ou à de prestigieuses institutions, toutes ses productions sont d’une qualité supérieure – souvent, même, des chefs-d’œuvre. Pourtant, Peter Eötvös ne semble pas encore bien connu du grand public. Sans doute parce que, naturellement humble, ce Hongrois cosmopolite a tendance à s’effacer derrière l’acte musical. « Quand je commande une pièce à Kurtag, j’en commande aussi une à Eötvös, nous confiait Pierre Boulez, en 2000, après avoir dirigé la création française du magnifique zeroPoints qu’Eötvös avait écrit à son intention. Comme cela, je suis sûr d’en avoir une le jour J. »

Si son compatriote György Kurtag, né en 1926, ne compose plus, Peter Eötvös, qui a eu 80 ans le 2 janvier, est toujours très actif. Son treizième opéra (le premier sur un livret en hongrois), Valuska, a été créé le 2 décembre 2023 à Budapest, et plusieurs pièces récentes vont être données à Paris lors d’une triple commémoration de l’anniversaire. Le mercredi 10 janvier à la Philharmonie (par l’Ensemble intercontemporain), le samedi 13 à l’Ircam (au lendemain d’un colloque), puis le jeudi 18 à Radio France (avec notamment la création mondiale d’un concerto pour harpe). Des concerts d’importance que Peter Eötvös ne viendra pas diriger, en raison de problèmes de santé, mais qui permettront d’approcher une personnalité à même, sur de nombreux plans, d’invalider les comparaisons.

Par exemple, pour ce qui concerne les liens avec le pays natal. Hongrois, Peter Eötvös l’est incontestablement par la pratique, au piano, dès l’âge de 4 ans, de la musique de Béla Bartok, sa « langue maternelle ». Hongrois, l’ado de 14 ans peut penser l’être en toute légitimité lorsque Zoltan Kodaly (1882-1967), l’autre sommité du pays, préside l’examen de son admission à l’académie Franz-Liszt de Budapest. Hongrois, le bénéficiaire, à 22 ans, d’une bourse pour aller étudier en Allemagne le demeurera de l’autre côté du rideau de fer, à la différence de son aîné, György Ligeti (1923-2006), dissident qui avait rallié la même destination au péril de sa vie, en 1956.

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