"Reportage«
1920-2020 : la mémoire vive des traités de la Grande Guerre » (1/4). Le
4 juin 1920, la Hongrie signait le traité de Trianon avec les pays
vainqueurs de la première guerre mondiale. Cent ans après, Viktor Orban
cultive le souvenir de ce « diktat ».
Il était une fois une terre de montagnes derrière l’interminable plaine du Danube. Une terre faite de « trésors naturels » dont « l’Occident a privé la Hongrie », « violant des frontières millénaires » pour forcer les Hongrois à vivre derrière des « frontières indéfendables » transformant leur nation en « couloir de la mort ». Ainsi s’est exprimé le premier des Hongrois, Viktor Orban, samedi 6 juin, pour commémorer la « tragédie nationale »
que représente le traité de Trianon, signé le 4 juin 1920 dans l’annexe
du château de Versailles, et qui représente toujours une plaie
saignante pour une bonne partie des Hongrois, cent ans plus tard.
Signé
entre les puissances victorieuses de la première guerre mondiale et les
représentants d’une Hongrie défaite, alliée au Reich allemand pendant
le conflit, Trianon s’est traduit par la perte des deux tiers du
territoire de l’ex-royaume de Hongrie, auparavant partie intégrante de
l’Empire austro-hongrois. Il a laissé un tiers des populations
magyarophones dans des nouveaux pays voisins, comme la Tchécoslovaquie
ou la Roumanie. Pas un Hongrois ne peut ignorer ce qu’est Trianon, ce « diktat »
imposé à une nation fière et linguistiquement isolée par des puissances
victorieuses, à commencer par cette France où le traité, à l’instar des
nombreuses autres conventions redessinant les frontières de l’Europe
après 1918, est largement oublié.
S’il
n’y avait eu le coronavirus, Viktor Orban avait prévu de commémorer cet
événement en inaugurant un nouveau monument controversé en plein cœur
de Budapest : une longue rampe tapissée des noms des communes perdues
qui plongea dans le sol vers une flamme éternelle symbolisant la Grande
Hongrie. L’inauguration a été repoussée au mois d’août. A la place, le
premier ministre nationaliste s’est rendu au calvaire hongrois de
Satoraljaujhely, à la frontière slovaque, où un parcours en quatorze
stations fait l’analogie entre les souffrances du Christ et celles de la
Hongrie. C’est là qu’il a tenu le discours apocalyptique et guerrier du
samedi 6 juin." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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