dimanche 27 septembre 2020

Anna Szücs : L’anatomie d’une décision

 "C’est au célèbre château de Voltaire à Ferney que l’on présente prochainement le roman d’Anna Szücs, Suissesse partie à la recherche de ses origines hongroises. Son récit historique relate le cheminement décisionnel de ses grands-parents et de son père, confrontés à une problématique bien connue pendant la révolution de 1956 : quitter la Hongrie pour toujours, ou continuer de s’y exposer à un avenir qui redevient incertain. Le lieu de l’événement littéraire est donc bien trouvé : quelques siècles plus tôt, Voltaire avait établi ses quartiers à Ferney pour pouvoir franchir la frontière vers Genève en cas de menace de la part de sa patrie.

Nous avons rencontré Anna Szücs, jeune médecin et auteure aux talents multiples, à la veille de la présentation de son livre.

JFB : Avec L’anatomie d’une décision, vous relatez l’hésitation de votre famille entre quitter la Hongrie et rester dans leur ville de province, Zalaegerszeg, au moment de l’insurrection en octobre 1956. Les personnages et les événements sont-ils tous basés sur des faits réels ? 

Anna Szücs : C’est le cas pour la majorité d’entre eux. Le roman a été construit autour de deux souvenirs que mon père me racontait souvent quand j’étais petite. Il s’agit des deux moments forts du récit : la complication principale et le dénouement final. Pour le reste, j’ai dû reconstituer les détails sur la base de comptes-rendus historiques, d’archives d’époque et de nos autres anecdotes familiales, mais toujours dans un dialogue avec mon père, qui validait la plausibilité des descriptions et de la trame narrative au fur et à mesure que j’avançais avec l’œuvre. Les personnages ont donc aussi existé pour la plupart, avec plus ou moins de différences par rapport à la réalité. Les lecteurs curieux peuvent d’ailleurs découvrir à quoi ils ressemblaient véritablement sur ma page web dédiée au roman : bit.ly/roman-anatomie. Mon but restait avant tout de créer une œuvre de fiction captivante, mais là où je pouvais me le permettre, je voulais reconstituer l’époque et ses protagonistes aussi fidèlement que possible, car écrire ce livre me permettait aussi de m’immerger dans l’univers des miens, qui me serait autrement resté inaccessible au vu de mon âge plus jeune." La suite sur jfb.hu

 


Imre ne mangeait plus d'oranges depuis qu'il n'en obtenait qu'une ou deux à Noël, et encore lui fallait-il jouer de ses contacts auprès des chefs de rayon. Avant, ils disposaient de corbeilles entières pendant toute l'année. « Une seule orange, c'est pire que pas d'oranges! » avait-il tristement répondu l'une des fois où sa femme et son fils l'avaient encouragé à déguster le fruit avec eux. Le ski et les oranges étaient donc devenus des plaisirs lointains et inaccessibles. Il n'osait même pas imaginer combien il y avait de broutilles semblables, des broutilles de son quotidien d'avant-guerre qu'il avait presque déjà oubliées. Peut-être valait-il mieux après tout.
Dans la ville hongroise de Zalaegerszeg, en octobre 1956, Imre voit son petit monde frémir. Tandis que les étudiants s'insurgent contre le gouvernement communiste à Budapest, déboulonnent les statues et se prennent à rêver un pays dans lequel tous seraient enfin égaux et libres, les affres de la Deuxième Guerre mondiale ressurgissent dans la tête de ce juif, qui a déjà tant perdu. Durant sept jours, l'incertitude s'installe face à un dilemme cruel : rester ou fuir ? Ce roman percutant vibre en suivant les doutes d’Imre et des membres de sa famille. 

Editeur: Encre fraîche
Parution: septembre 2020
Format: Broché
Disponibilité:Généralement expédié sous 3 jours à 4 semaines (selon disponibilité locale)
Pages:165 pages
EAN13:9782970129974

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.