lundi 15 février 2010

"Le chercheur de traces" cycle de lectures par Bernard Bloch - Institut hongrois de Paris 16 février 2010

16 février à 16h30 et 20h

Institut hongrois de Paris

D’après la nouvelle éponyme de Imre Kertész
Traduction : Charles Zaremba et Nathalie Zaremba-Huzvaï
Adaptation : Bernard Bloch

Un homme revient, vingt ans après, sur les lieux où se sont déroulés d’indicibles crimes. Toute trace a disparu et il ne retrouve rien des sensations qu’il y avait vécues : les choses ne rendent pas de compte…

La civilisation occidentale fondée sur les Dix Commandements et la Tragédie grecque, s’est construite sur une éthique qui a connu son apogée à l’époque des Lumières. La Shoah et ses divers avatars ont causé à cette civilisation des blessures irréparables. Le texte d’Imre Kertész (Prix Nobel de littérature 2002), ici adapté pour le théâtre, n’est pas un témoignage de plus sur la Shoah. Il s’agit, grâce à la littérature, de donner un sens à la survie : celle de l’espèce humaine comme celle des individus. Pour Imre Kertész, être sans destin déporté à Auschwitz à l’âge de 14 ans, puis écrivain de l’ombre dans la Hongrie stalinienne, il s’agissait de passer du statut de survivant à celui de témoin, puis à celui d’écrivain, donc de sujet. Selon lui, l’art seul, peut nous permettre, en réinventant une nouvelle mythologie, de reconstruire un destin pour l’humanité. Un destin qui se fonde sur la prise à bras le corps de ce qui s’est réellement passé, sans se vautrer dans une sidération/fascination compassionnelle et stérile. Imre Kertész ouvre la voie au soulèvement.

Bernard Bloch, janvier 2010

« …Raconter bien, ça veut dire : raconter de façon à être entendus. Et l’on n’y parviendra pas sans un peu d’artifice. Suffisamment d’artifice pour que ça devienne de l’art. La vérité que nous avons à dire – si tant est que nous en ayons envie, et je sais que nombre d’entre nous ne l’auront jamais – cette vérité-là n’est pas aisément crédible…Elle est même inimaginable…Alors, comment raconter une vérité si peu crédible, comment susciter l’imagination de l’inimaginable, si ce n’est en élaborant, en travaillant la réalité, en la mettant en perspective? Avec un peu d’artifice, donc ! …L’autre compréhension, la vérité essentielle de notre expérience n’est pas transmissible. Ou plutôt, elle ne l’est que par l’écriture littéraire, le roman, la fiction… Par l’artifice, donc. L’artifice de l’œuvre d’art…»

Jorge Semprun, L’écriture ou la vie, Gallimard, décembre 1994

Entrée libre
réservation conseillée
01 43 26 06 44 ou reseau.diffusion@orange.fr

Institut Hongrois de Paris, 92, rue Bonaparte 75006 Paris
Tél. : 01 43 26 06 44
Métro: Saint-Sulpice ou Mabillon
Bus: 58, 84, 89
info@instituthongrois.fr
http://www.instituthongrois.fr/

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