mardi 22 octobre 2013

Mouvement, rythme, danse Les débuts de la danse moderne en Hongrie (1902-1950)

Exposition du 7 novembre au 14 décembre
Vernissage : 7 novembre à 19 h
Institut hongrois 92, rue Bonaparte 75006 Paris
Informations : accueil@instituthongrois.fr
+33 1 43 26 06 44

L’exposition Mouvement, rythme, danse retrace l’histoire de la danse moderne et ses relations avec la musique de Béla Bartók et de Joseph Kosma à travers des photos vintage des grands photographes de l’époque (József Pécsi, André Kertész, Ergy Landau, Angelo, Dénes Rónai, Olga Máté, Ada Ackermann) et les œuvres d’artistes s’inspirant du nouvel art orchestique.
Les débuts de la danse moderne hongroise remontent à 1902, date de la première représentation d’Isadora Duncan en Hongrie. La danse moderne hongroise entre les deux guerres mondiales étant non seulement une danse libre, mais une sorte de mode de vie, elle est étroitement liée aux arts plastiques et aux tendances philosophiques de l’époque. Ses racines ancrées dans la gymnastique, il constitue la base de la kinésithérapie. A partir de 1912, les premières écoles de danse orchestique voient le jour sous l’impulsion d’Alice Madzsar et Valéria Dienes (élèves respectifs de Bess Mensendieck, Henri Bergson et de Raymond Duncan) qui entretiennent des relations étroites avec le groupe d’artistes Nyolcak (Les Huits) et d’autres groupes d’intellectuels progressistes comme Galilei Kör, Vasárnapi Kör (Cercle Galilei et Cercle de Dimanche). Vaslav Nijinski, qui est monté sur les scènes de l’Opéra de Budapest avec les Ballets russes en 1912, a travaillé sur sa dernière chorégraphie entre 1914 et 1916 en Hongrie et était probablement en contact avec Valéria Dienes.
A partir de 1920, les nouvelles écoles se multiplient : Olga Szentpál introduit en Hongrie la méthode de Jacques Dalcroze tandis que Lili Kállai fait de même avec le système de Mary Wigman.  L’art de la danse atteint son apogée à la fin des années 1920 avec les chœurs aux thèmes chrétiens de Valéria Dienes et les pièces d’Ödön Palasovszky et d’Alice Madzsar qui songent à dépasser le mouvement du théâtre dadaïste pour tourner vers des créations psychologiques de grande envergure.
Autour d’eux, de nombreux artistes avant-gardes apparaissent en tant que décorateurs, costumiers ou compositeurs. A partir de la fin des années 1910, dans le répertoire de chaque école, les chorégraphies dansées sur la musique de Bartók prennent une place importante : Valéria Dienes danse sur l’élégie de Bartók en 1918 ; Olga Szentpál présente Allegro Barbaro en 1924 en portant les costumes de Ámos Jaschik en 1924. Dans les années 1920-1930, avec la montée des tendances folkloriques et le lancement des études de la danse folklorique, le nombre des chorégraphies liées à Bartók a encore augmenté. Alice Madzsar et Ödön Palasovszky travaillent avec Joseph Kosma, musicien et réformateur de la chanson française mondialement connu. Pour les pièces de Palasovszky, c’est Hugó Scheiber et Béla Uitz qui réalisent les illustrations et affiches, Sándor Bortnyik et Félix Kassovitz le décor et Béla Kádár la projection. Les spectacles de l’art du mouvement ont été pris en photos par quasiment tous les photographes remarquables de l’époque dont André Kertész, Ergy Landau et Angelo.
Les deux écoles les plus importantes de danse libre restent néanmoins celles de Valéria Dienes et d’Alice Madzsar. Valéria Dienes, fondatrice de l’École Orchestique, philosophe, mathématicienne et artiste, élève d’Henri Bergson et de Raymond Duncan à Paris. Elle développe sa propre méthode à partir de celle de Raymond Duncan avec qui elle garde le contact. Dienes côtoie le groupe des marionnettes appelé « Arc-en-ciel » dont un membre, Szilárd Detre est le mari de Mária Mirkovszky, une ancienne élève de Dienes. Mirkovszky était à Paris à la fin des années 1920, elle a joué entre autres au Théâtre Bériza. Pour les pièces de théâtre, les idées de costumes et du décor ont été réalisées par des Hongrois expatriés, les photos des spéctacles par József Pécsi et André Kertész.
Les rapports français de l’École d’Alice Madzsar se présentent par le travail des artistes intervenants. C’est en 1926, qu’André Kertész prend sa photo devenue depuis emblématique de la danseuse Magda Förstner dans le studio du sculpteur Etienne Beothy, rue Daguerre (La danseuse satirique). A partir de la deuxième moitié des années 1920, Joseph Kosma devient membre permanent et joue un rôle principal dans la vie du groupe. Il écrit des études sur la théorie du mouvement et sur la relation de la musique et du mouvement. On connaît au moins une douzaine d’œuvres de Kozma conservées en Hongrie, inconnues du public français, qu’il a écrites pour des pièces de danse.
L’effervescence de la danse moderne hongroise et de l’orchestique persiste jusqu’en 1950, moment où petit à petit elles disparaissent de la scène, jugées « trop bourgeoises » par le régime communiste.
Exposition en partenarait avec le groupe du département de l’Histoire de l’art, Histoire de la photographie et performativité de l’Académie Hongroise.
Commissaires : László Beke et Gabriella Vincze
Contact presse : Judit Baranyai, chargée de programmation artistique | j.baranyai@instituthongrois.fr
Entrée libre

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