vendredi 28 mars 2014

La Shoah et les arts : histoires hongroises (1945–1989) Exposition 10 avril - 24 mai Institut hongrois

Vernissage : 10 avril à 19h
Institut hongrois 92, rue Bonaparte 75006 Paris
Informations : accueil@instituthongrois.fr
+33 1 43 26 06 44
György Kemény : Autoportrait d'enfance, 1968

L’exposition explore la mémoire de l’Holocauste et du génocide des tsiganes, le Porajmos, dans l’art hongrois entre 1945 et 1989, une époque où le premier mot n’était pas encore communément utilisé en Hongrie et où le second n’existait même pas. Les œuvres exposées sont ultérieures à l’Holocauste, elles ne la documentent pas mais portent un regard critique sur ces événements tragiques.
Les premières œuvres (1945–1948) respirent l’air relativement libre de l’après-guerre et portent souvent les traces récentes laissées par l’expérience personnelle de l’Holocauste. La majorité des œuvres exposées ont été créées après la prise du pouvoir communiste en 1948, dans une période où la politique officielle de la mémoire mettait l’accent sur la « lutte contre le fascisme » et ses « héros » et « martyrs » négligeant volontairement les origines juives ou tsiganes des victimes. Jusqu’au changement de régime en 1989, de nombreux monuments et plaques commémoratives portaient l’empreinte de cette politique de la mémoire en Hongrie.
Sans cet éclairage historique, il est difficile de comprendre et d’apprécier les œuvres de l’exposition. Celles-ci démentent le mythe du silence sur l’Holocauste et surtout viennent corriger l’image généralement répandue sur cette époque : elles mettent en évidence la différence fondamentale qui sépare la politique officielle de la mémoire et le discours publique, la mémoire personnelle et la mémoire artistique.
La sélection réserve une place de choix aux œuvres critiques qui ont osé rompre le silence, ouvrant ainsi le chemin vers un discours artistique sur l’Holocauste. Les artistes ont traité ce thème en fonction de leur intérêt, de leurs expériences, de leurs histoires personnelles, mais la portée de leurs œuvres était limitée, surtout comparée à celle des monuments que produisait la politique officielle de la mémoire.
Outre ces œuvres d’art, l’exposition propose également des films et des romans considérés comme des œuvres charnières de la mémoire de l’Holocauste. Issues des collections publiques et particulières, ces œuvres, pour la plupart rarement exposées, ont été réunies ici pour la première fois dans le but d’évoquer la mémoire de l’Holocauste entre 1945–1989.
Artistes-exposants
Margit Anna, András Böröcz, Endre Bálint, Rezső Rudolf Berczeller, György Kemény, János Major, Miklós Erdély, György Román, Endre Rozsda et Zsuzsa Szenes. Films de Zoltán Fábri, Gyula Gazdag et József Lojkó Lakatos.
Commissaire de l’exposition
Daniel Véri, historien de l’art
Entrée libre

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