Institut hongrois 92, rue Bonaparte 75006 Paris
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György Kemény : Autoportrait d'enfance, 1968
L’exposition explore la mémoire de
l’Holocauste et du génocide des tsiganes, le Porajmos, dans l’art
hongrois entre 1945 et 1989, une époque où le premier mot n’était pas
encore communément utilisé en Hongrie et où le second n’existait même
pas. Les œuvres exposées sont ultérieures à l’Holocauste, elles ne la
documentent pas mais portent un regard critique sur ces événements
tragiques.
Les premières œuvres (1945–1948)
respirent l’air relativement libre de l’après-guerre et portent souvent
les traces récentes laissées par l’expérience personnelle de
l’Holocauste. La majorité des œuvres exposées ont été créées après la
prise du pouvoir communiste en 1948, dans une période où la politique
officielle de la mémoire mettait l’accent sur la « lutte contre le
fascisme » et ses « héros » et « martyrs » négligeant volontairement les
origines juives ou tsiganes des victimes. Jusqu’au changement de régime
en 1989, de nombreux monuments et plaques commémoratives portaient
l’empreinte de cette politique de la mémoire en Hongrie.
Sans cet éclairage historique, il est
difficile de comprendre et d’apprécier les œuvres de l’exposition.
Celles-ci démentent le mythe du silence sur l’Holocauste et surtout
viennent corriger l’image généralement répandue sur cette époque : elles
mettent en évidence la différence fondamentale qui sépare la politique
officielle de la mémoire et le discours publique, la mémoire personnelle
et la mémoire artistique.
La sélection réserve une place de choix
aux œuvres critiques qui ont osé rompre le silence, ouvrant ainsi le
chemin vers un discours artistique sur l’Holocauste. Les artistes ont
traité ce thème en fonction de leur intérêt, de leurs expériences, de
leurs histoires personnelles, mais la portée de leurs œuvres
était limitée, surtout comparée à celle des monuments que produisait la
politique officielle de la mémoire.
Outre ces œuvres d’art, l’exposition
propose également des films et des romans considérés comme des œuvres
charnières de la mémoire de l’Holocauste. Issues des collections
publiques et particulières, ces œuvres, pour la plupart rarement
exposées, ont été réunies ici pour la première fois dans le but
d’évoquer la mémoire de l’Holocauste entre 1945–1989.
Artistes-exposants
Margit Anna, András Böröcz, Endre Bálint, Rezső Rudolf Berczeller, György Kemény, János Major, Miklós Erdély, György Román, Endre Rozsda et Zsuzsa Szenes. Films de Zoltán Fábri, Gyula Gazdag et József Lojkó Lakatos.
Margit Anna, András Böröcz, Endre Bálint, Rezső Rudolf Berczeller, György Kemény, János Major, Miklós Erdély, György Román, Endre Rozsda et Zsuzsa Szenes. Films de Zoltán Fábri, Gyula Gazdag et József Lojkó Lakatos.
Commissaire de l’exposition
Daniel Véri, historien de l’art
Daniel Véri, historien de l’art
Entrée libre
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