Szombat,március 29.
33. Utaz.
Aurore sur les vignes, silencieuse étreinte des chemins lavés de mille peines… Rosée des pleurs de terre, tu brilles de mille perles quand les arbres s’éveillent, étirent leurs bras offerts aux oiseaux de nos rêves.
Finement ciselée à nos regards gorgés de sommeil, aurore, tu nous donnes l’immensité d’un instant sans pareil, main ouverte sur nos vies, chant du monde, énigme d’océan où plongent nos espoirs, où naissent nos histoires.
Comme page blanche, chaque route, au levant, nous parle d’amour et de labeur, de lumière d’aube à la frange du jour.
Virevolte l’oiseau au ras du sillon vert ; repose, emmitouflée, la meule du foin lourd des orages passés ; s’ébroue l’âne trempé de rires insoupçonnés, naïf et bien discret ; à l’orée du chemin coule un rai de lumière-joie, tapis posé par un poète pour la muse et l’enfant ; y courent mille gouttelettes comme notes de pluie tombant sous le feuillage, dentelle traversière.
Et nous, petits bolides, traversons ce miracle, cette danse des cieux, comme idiotes comètes, chevaux au galop, saltimbanques sans but !
Et nous, pauvres et riches de ce nectar donné, restons à la crête des vagues, des ondes de vallons, comme soupirs en clé de sol, vite oubliés.
Vapeur des villages encore scellés, respiration d’une fenêtre ouverte, joli refrain de l’ouvrier à son levain, la terre lève l’ancre de bon matin et nous fait glisser dans sa main.
Anne Fénié
dimanche 8 juin 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.