"L'orchestre s'oppose à tout changement. Quoi qu'il arrive, chacun -- musicien, technicien, gestionnaire -- court voir un homme politique de ses amis et ce dernier intervient", déplore le chef d'orchestre dans un entretien au quotidien Nepszabadsag. "Cela existe nulle part au monde: un artiste va voir le Directeur général et exige de lui d'embaucher un de ses parents sous peine de se voir licencier par le Premier ministre en personne"." La suite sur lepoint.fr
mardi 26 octobre 2010
Hongrie: le chef d'orchestre Adam Fischer quitte l'opéra de Budapest
"Le chef d'orchestre hongrois Adam Fischer a décidé de quitter l'Opéra de Budapest, reprochant au gouvernement conservateur de Viktor Orban ses interventions répétées dans les affaires de l'institution musicale.
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C'est "marrant", mais que je lise cette partie d'article que vous avez publié, ou cet article du Point http://www.lepoint.fr/culture/hongrie-le-chef-d-orchestre-adam-fischer-quitte-l-opera-de-budapest-26-10-2010-1254400_3.php ou encore que j'entende les propos de Adam Fischer sur Arte : http://videos.arte.tv/fr/videos/adam_fischer_quitte_l_opera_national_de_budapest-3605164.html
RépondreSupprimertout cela ne me surprend pas du tout, non pas concernant la Hongrie, mais me rappelle presque mot pour mot les plaintes formulées par mes parents lors des repas du soir ou des discutions aux entractes: c'était en France, à Paris, dans les années 1960! à chaque élection j'entendais le même refrain! les mêmes récriminations, les mêmes accusations que les musiciens d'orchestres veulent tout sans rien changer ni changer, (tout comme d'ailleurs j'entendais sans cesse des récriminations contre ces fonctionnaires qui ne font rien et veulent toujours plus que sont les techniciens d'éclairage, etc) et pourtant il n'y avait alors pas de clivage gauche-droite!
Donc avant de cibler la Hongrie et la faire passer pour unique en tout ce qui est mauvais, il serait bon de se souvenir de nos propres pratiques - à supposer qu'elles ne soient plus celle-là... Ma mère était cantatrice à l'opéra et son mari musicologue - moi, ayant été considéré comme n'ayant pas l'oreille musicale, je fus exclus de tout enseignement musical et condamné à me taire, mais pas dispensé ni des bavardages ni des spectacles... Et là, vraiment, 50 ans après, c'est comme si c'était hier! étrange, non ?
Je viens de me rendre compte que le lien sur Romandie.com était rompu, je modifie donc la source et cite l'article du Point.
RépondreSupprimerPour le cas d'espèce, si je comprends bien, Adam Fischer reproche l'interventionnisme de la sphère politique. Il y a actuellement une chasse aux sorcières qui se développe en Hongrie au sein des milieux culturels et intellectuels. Par exemple, d'après mes informations, une très grande dame de la philosophie, Agnes Heller est victime d'une violente campagne de diffamation. Un directeur de théâtre est victime d'une campagne homophobe, etc.
Bonjour Jean-Pierre. Ce que vous m'apprenez change complètement la donne. Dans votre blog au sujet de Agnes Heller, son nom n'y figure que là http://mardishongrois.blogspot.com/2010/01/holocauste-et-creation.html pour sa présence au débat du Jeudi 4 février 2010). Je ne suis pas en mesure de comprendre ses interviews (sur youtube, il y en a un en 3 parties où d'après les images qui s'intercalent entre ses propos en hongrois, elle évoque sans doute l'histoire ho qu'elle a vécu) ni percevoir quoique ce soit de la campagne dont on vous a parlé. Mais par cet interview en anglais (que je décrypte avec google trad) http://www.leftcurve.org/lc22webpages/heller.html on peut l'imaginer un peu: . d'origine juive, elle a embrassé un moment le sionisme, puis le marxisme; elle a fini par rallier le pc hongrois, mais à priori peu de temps, jugeant à l'égal d'un de ses compatriotes que "L'essence est bonne, mais toutes les apparences sont mauvaises", et se fait donc exclure. On lui offre un job en Australie ce qui lui permet de s'enfuir... etc - vous vérifierez vous-même, j'écris de mémoire d'une lecture qui date d'hier.
RépondreSupprimerDonc juive et marxiste (même dissidente), voilà des ingrédients qui ne peuvent qu'enflammer les esprits réactionnaires, pour peu que s'ajoutent des prises de positions contre le libéralisme etc...
Quant au directeur de théâtre, peut-être est-ce lié à la déprogrammation d'une pièce de théâtre au Nemzeti Szinhàz, le 1° décembre, sous prétexte que l'auteur étais roumain, et qui plus est juif. Ou bien encore d'autre chose puisque vous parlez d'homophobie.
Nous voila proche d'un retour aux années 30... j'en ai même l'effroi! Bonjour l'Europe des prochains mois, car nulle doute que ce qui se passe en Hongrie fera tache d'huile, en se couplant avec les affirmations racistes et xénophobes qu'on peut voir grandissantes par chez nous. Quand déjà au fond la loi sur les médias en Ho n'est pas loin des dispositions en cours d'adoption en Fr à travers Lopsi (loi dite de sécurité intérieure) et quelques autres lois ou circulaires, ainsi qu'ailleurs.
Puisse vote blog ne pas être atteint par l'autocensure, voire pire. Merci et bon courage.
Bonjour michartpoesho, je suis peu renseigné sur le parcours intellectuel et politique de Agnès Heller, mais quel qu'il soit, lorsque la censure, la diffamation, les procès en sorcellerie, les règlements de comptes deviennent monnaie courante et la règle générale régissant la vie artistique et culturelle on s'éloigne de la démocratie et le climat devient en effet très inquiétant. Et le parallèle que vous faites avec certaines pratiques en France est tout-à-fait pertinent.
RépondreSupprimerPas d'autocensure sur mon blog... pour le moment en tout cas
Vous pouvez voir et écouter (en hongrois) Agnes Heller sur le site new-yorkais de Népszava http://nepszava.com/videos en cliquant dans la colonne de droite sur Szabad magyar televizió első adás.
Bien à vous
Jo napot JP!
RépondreSupprimerSi l'article n'était pas uniquement réservé aux abonnés (dont je ne suis pas) http://www.liberation.fr/monde/01012314982-hongrie-orb-n-cible-les-philosophes - nous pourrions certainement en savoir plus concernant la "campagne antisémite relayée par les médias proches du pouvoir attaque cinq intellectuels."
Bien sûr, il ne vous est pas permis de le reproduire ici, mais peut-être trouverez-vous un instant pour nous le résumer - en mettant un lien vers l'article: car c'est tout de même grave cela, ne croyez-vous pas ? Et plus grave encore que "personne" n'en parle, autocensure volontaire par ignorance et indifférence ou suggérée, voire obligée par "notre" gouvernement, Présidence hongroise oblige... ?
Merci à vous.
J'ajoute qu'il est arrivé dans le passé qu'un article de Libé soit ainsi "sous clef" au départ, puis accessible à tous: celui-ci par exemple (je m'en souviens très bien, car je souhaitais mieux comprendre le parcours de ce monsieur) http://www.liberation.fr/culture/0101636269-hommage-au-philosophe-imre-toth
Intéressant - triste évidemment, mais éclaireur sur ce qui se trame en Europe -: http://www.courrierinternational.com/breve/2011/01/19/seul-comme-un-journaliste-hongrois : "Dans leur détresse, beaucoup de journalistes hongrois se sentent abandonnés par leurs éditeurs, en majorité d'Europe de l'Ouest", confirme Der Spiegel.
RépondreSupprimerBonjour michartpoesho, l'article de Libération sera lisible dans le numéro qui paraitra en kiosque demain matin 21 janvier. J'imagine un peu son contenu, étant assez informé sur l'affaire qui vise un groupe de philosophes dont Agnès Heller pour une utilisation supposée frauduleuse de fonds de concours attribués à des chercheurs. Si vous souhaitez vous informer je vous recommande la lecture d'un torche... d'extrême droite qui porte le nom de Magyar Nemzet qui publie quotidiennement des articles accusateurs sur ce sujet. Quant à démêler le vrai du faux, c'est toujours difficile. Mais la diffamation suffit à semer le doute. Je crois que la justice est saisie. Un groupe Facebook de défenseurs des philosophes incriminés auquel se mêlent des partisans d'Orbán échange chaque jour de longues diatribes. Tout cela est assez compliqué à démêler.
RépondreSupprimerJe précise que les philosophes incriminés reçoivent beaucoup de témoignages de soutien au sein des milieux intellectuels et de la recherche y compris chez des personnalités de tendance conservatrice.
RépondreSupprimerMerci pour vos précisions: je m'en satisfais et n'irai pas chercher plus loin! Sans doute en parlerez-vous lorsque l'affaire sera plus claire. Je comprends mieux à présent votre retenue.
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