Dans une interview accordée à Radio Praha Émissions internationales de la Radio tchèque Alain Fleischer, écrivain, photographe, cinéaste, explique ses liens avec l'Europe centrale.
Vous avez évoqué l'Europe centrale. Qu'est-ce que l'Europe centrale a donné à votre oeuvre et à votre vie ?
« J'aurais peut-être du commencer par dire que je suis originaire par mon père de Hongrie, bien que je sois né en France. Je suis né à la fin de la guerre. Pendant très longtemps, j'ai su que mon père venait d'ailleurs, qu'il avait cette espèce d'arrière-plan et c'était un mystère. J'entendais cette présence dans la façon dont mon père parlait français. Il avait un très fort accent hongrois. J'ai toujours entendu autour de moi le français parlé avec un accent. Et quand j'ai découvert l'Europe centrale, j'étais déjà inconsciemment imprégné par mon père, par les histoires, par une certaine façon de réfléchir, par un certain humour, par une certaine mélancolie, une certaine forme de tristesse.
Quand je suis vraiment venu en Europe centrale, en Hongrie, en Tchécoslovaquie, en Autriche, j'ai découvert que ma référence était vraiment là. J'ai découvert cela aussi dans la littérature. La découverte de Kafka, quand j'avais quinze, seize ans, a été une chose extrêmement importante. J'ai trouvé le territoire d'où je venais et j'ai toujours besoin de repartir de là, même si mes personnages vont ailleurs. Il y a toujours beaucoup de voyages dans mes livres, de déplacements, même très loin, en Amazonie, à travers le monde. Mais j'ai besoin que cela parte de là. C'est là où sont les racines. »
samedi 5 mai 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.