Exposition Traces de mémoire ’Accademia d’Ungheria de Rome
Jusqu'au 19 mai
Rozsda a mené toujours en parallèle trois activités : la peinture, le dessin et la photographie.
La photographie alimentait son regard de réalités quotidiennes qu'il transformait ensuite en surréalité dans la peinture, et le dessin.
Or de 1948 à1956, la peinture surréaliste interdite , son appareil photo volé, seul le crayon lui permettait de s’emparer de la réalité le jour, pour qu'elle soit transformée en œuvre surréaliste clandestine la nuit.(1)
A l'exposition qu’aujourd’hui l’Accademia d’Ungheria nous permet de voir, on trouve ce travail de collecteur d’images de vie. Plus de cent dessins, trouvés après sa mort enveloppés dans un papier journal, où Rozsda fixe avec précision ces moments de « petits bonheurs sans liberté» que vit la société hongroise avant la révolution. De façon quasi obsessionnelle, son crayon s’adapte aux multiples sujets et situations, tantôt acéré, tantôt chargé d’émotion.
Une installation sonore permet d’entendre la voix des exilés conservées aux archives de l’Université Centrale Européenne de Budapest.
Dans la première salle les dessins nous montrent la vie quotidienne sous tous ses aspects : à la campagne, à la ville, aux cafés, aux bains, aux concerts. Dans les vitrines une multitude des portraits où l’on trouve l’expression des caractères d’une touchante humanité. Au centre on a placé un auto portrait où, derrière le visage grave de l’artiste, on voit en contre plongée, le décor du Café Japon où Rozsda a pris connaissance des lois staliniennes contre la liberté de création.
Dans la deuxième salle, les dessins nous montrent des tribunaux, des hôpitaux, des studios de radio. Dans la vitrine, au centre, des dessins d’une coopérative agricole où l'on voit des gens qui travaillent mais aussi des gens qui se reposent.
Un mur réuni les 13 dessins coloriés correspondant aux treize jours de la révolution. Sorte de jeu de « cadavre exquis » que Rozsda jouait avec soi même.
Sur le dernier mur un seul tableau, il a été réalisé la première année de son exil. Dans une explosion de couleur Rozsda mêle la Révolution Hongroise avec la Révolution Française.
(1) ce que André Breton définissait comme," le plus luxueux des sacrifices qui pour naître exige le printemps". Dans : Le surréalisme et la peinturecuratori: José Luis Mangani
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