jeudi 18 décembre 2025

Arthur Koestler : le triste métier de comprendre le stalinisme, par Daniel Rondeau (de l’Académie française)

 Arthur Koestler, à Paris, en 1940.

"Calmann-Lévy réédite cinq romans de l’écrivain, dont le classique « Zéro et l’Infini », qui lui valut, à sa sortie, en 1945, l’opprobre de l’intelligentsia communiste à Paris.

Arthur Koestler (1905-1983) appartient, avec Victor Serge et Alexandre Soljenitsyne, au cercle des valeureux qui ont déchiré la fable du paradis rouge. Son coup de sabre dans les sornettes sanglantes du stalinisme porte un titre : Le Zéro et l’Infini. La publication à Paris, en 1945, de ce roman à la puissance fatale donne des haut-le-cœur à l’intelligentsia des bords de Seine qui sacrifie la bouche en cœur au culte de Staline. L’auteur est couvert d’insultes. Simone de Beauvoir, une ancienne amie de Koestler, s’illustre sans gloire dans ce petit jeu de massacre. Elle n’est pas la seule, de nombreux écrivains étaient allés au communisme comme à une fanfare ou à une source d’eau fraîche. La source était empoisonnée, l’eau coulait rouge et les fanfares du Komintern couvraient les cris des condamnés.

Au moment où le monde prenait conscience de l’ampleur de L’Univers concentrationnaire nazi (le livre de David Rousset paraît en 1946), il n’était pas conseillé à Paris de dénoncer les crimes qui se perpétuaient dans les lointains du goulag. Circulez, il n’y a rien à voir ! D’anciens déportés victimes du nazisme se sont même mobilisés pour nier l’existence d’un système hautement criminel en Union soviétique. Pierre Daix, résistant, déporté à Mauthausen, qui avait basculé dans le mensonge communiste, condamne alors les tentatives de Rousset de faire la vérité sur l’univers du goulag. Il s’en est expliqué dans Tout mon temps (Fayard, 2001), un très beau livre..." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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