Vasárnap, március 2.
24. Örülök.
Petit mot magique, tu m’accompagnes dans les vents et frimas des saisons bien trop dures.
Un jour, un matin, tu t’es envolé de mon carnet ouvert où tu t’étais lové sans faire de bruit. Sur le quai du départ te voilà comme un ballon rouge, prêt à bondir dans ma vie ; tu atterris dans la paume d’une voyageuse, géophysicienne de surcroît, elle ouvre ton bouquet, un arc-en-ciel à portée de chemin déployé sur mes pleurs, et, tout simplement, me dit : « I’m happy ». Tu rebondis au flanc d’un train de passage, et file le bonheur encore un temps, magie du verbe !
Couloirs, sourires et regards muets, le bonheur traverse encore les paysages..la plaine sourit et mène vers la… Slovaquie ! Le mien a du rester blotti au creux des collines de Hongrie, blotti au cœur de ma vie, accroché à la poignée du temps qui passe comme valise bleue.
Dans les bourrasques et les silences ta musique, « örülök », me berce d’un rêve doux et lointain au détour d’un refrain, au printemps qui m’étreint.
Et je me souviens d’un pas joyeux, décidé sous les orages,
de l’aurore au flanc des herbes,
d’un manteau de lumière dénoué sur la nuit,
d’une ville offerte, parée de tous les étés,
d’une table mise par deux fées,
d’une bougie renversée au coin du soir,
d’un repas donné au coin des pierres,
d’un instant accordé aux étoiles,
des gestes qui bâtissent et la toile et le toit,
du « spider man » édenté de sept ans riant
de toutes ses dents vertes de sucette à quat’ sous.
de ces feux grillés par le carrosse d’un prince,
de cette pause pour l’ami aux regrets,
de ces mots innombrables en rencontres à foison
au bord du lac, nappe immense au bonheur d’antan, au bonheur présent, au bonheur d’enfant.
de cette danse en corolle, claire comme l’écorce du bouleau,
de ces rires à croquer dans la beauté du ciel,
de ces grappes cueillies pour la main du passant,
de l’instant rouge-nuit aux fleurs de tes jardins,
des verres qui disent oui au livre de nos vies.
« Örülök », mon petit mot chantant, tu as semé dans mon jardin tes aubes de lutins, tu dors entre mes doigts, ne me lâche pas !
Anne Fénié
Merci Anne pour ces jolis trésors inspirés par les paysages et les mots hongrois que tu nous offres avec tant de générosité.
dimanche 4 mai 2008
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