Szombat, február 2.
13.Fête.
Une fête s’annonce là-bas, dans tes campagnes que je ne connais pas, que je connais déjà au versant, au levant des musiques. Enlevée à nouveau dans le flot de tes mots, par le coche ( kocsi) sans mouche , je m’agrippe à un son, une note, un murmure au long tissu des voix entre les vitres pures, au soleil d’un été.
Ta langue danse déjà aux recoins de ma tête, aux contours du chemin, au babil de ces deux passagers lancés en plein mystère ! Peu à peu, je ne retiens plus rien de ton sens, de ta loi mais me laisse emporter au fil de l’or des voix qui racontent ta vie : douceur, abondance, verte clarté du verbe, tranche de vie offerte sans ambages, bonté des mots qui roulent vers l’azur.
L’azur, nous y voilà : sec, chauve, montagneux, sauvage et peuplé de passions. Chacun semble poussé par une main d’orchestre, un vent souple et aride, la douceur d’un enfant qui veut trouver le monde.
Et le miracle agit : d’un seul élan jaillissent les sons croissants de la vielle et des femmes.
Comme sages alignés, ils jouent le crépuscule et la joie du revoir. Le chant se fait offrande, corbeille de couleurs, mais de pleurs et de fleurs donnés pour un seul soir.
La nuit se fait cocon, on vaque à ses occupations. Une fée nous attend : fumet délicieux d’un pörkölt sous le feu de la pierre, au coin de nulle part, sur la laine et la terre : ce n’est pas un hasard !
Hongrie, tu m’as donné ton miel, la danse et les étoiles, et ton sol sous mes pas et le temps a volé ces instants trop parfaits, et ce temps se dépose chaque nuit, chaque jour, dans la chair de ma vie où je ne t’oublie pas.
Anne Fénié
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Örülök et Csillagok, Duna, Lumières
dimanche 18 mai 2008
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