Depuis le 30 janvier à l'Institut hongrois de Paris, on peut admirer le travail de Sabine Fazekas dans le cadre d'une exposition au titre évocateur "A la source de pays sages" .
Lors du vernissage Sára Stenczer, commissaire de l'exposition présentait cette oeuvre, de fort belle façon.
Ce soir j’ai l’honneur de vous accompagner, de vous montrer la route vers la source de „Paysage”, vers la source de l’art de Sabine Fazekas.
Parce que sans savoir où se trouve le lieu mentionné dans le titre de l’exposition, sans y parvenir, on ne peut pas expliquer les chemins de l’artiste; on n’a pas accès à leur source.
Notre distance par rapport à cette source est incommensurable, tout le monde peut y arriver, en une seule minute, ou jamais dans sa vie. Il faut être patient, ouvert et en possession d’une paix intérieure. Ce sont des choses qui sont beaucoup plus difficiles au 21ème siècle que de voyager à l’autre bout du monde.
Les peintures de Sabine – qui se trouvent séparément dans la petite salle - nous font découvrir que son art est hors du contemporain, simplement parce que son sujet, les élements, est éternel. On voit sur ses toiles comment l’eau et l’air se métamorphosent, se transforment en tourbillons. Ces miracles de la nature sont filtrés dans l’âme de l’artiste, qui est extrêmement sensible et qui nous illumine au regard de ses tableaux.
Les petites impressions d’encre sur papier sont des visions légères et spontanées des paysages intérieurs. Leur simplicité couvre et découvre la composition, le sujet.
Naturellement, ce sont ses travaux land- art -qu’on peut voir sur les photographies-, qui reflètent et prouvent sa croyance la plus profonde, dans la nature et sa suprématie.
Et c’est le point important, car on oublie facilement en vivant dans notre monde surcivilisé, que la nature est notre divine propriété, que tout le monde peut l’avoir sans interêt. En même temps, nous sommes nous mêmes la propriété de la nature, les êtres qui essaient de s’en échapper.. Il ne faut pas qu’on n’oublie d’écouter, de voir, de toucher et de sentir. Il ne faut pas non plus laisser enfermer notre perception sensible et refuser notre intérieur.
Pour monter ou descendre à la source, les mots ne sont pas utilisables. La conscience et la subjectivité humaine ont besoin d’une expérience vécue. C’est pourquoi Sabine invite les danseurs à intervenir, à rendre l’oeuvre vivante, par ses mouvements.
Sabine mène une conversation fructueuse et constante avec l’entourage choisi. Elle dialogue avec les craquelures de la terre, avec le mouvement du soleil, les couleurs des écorces d’arbre et des petites plantes, ou même avec le chuchotement de l’eau coulante. Elle donne forme aux sources des „paysages” en nous guidant aux racines de notre être, qu’on essaie de laisser de côté, dans notre lit, avec nos rêves.
Alors aujourd’hui on ne célèbre pas seulement l’exposition de Sabine Fazekas
Mais aussi le retour aux sources de „Paysage”.
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