D’origine hongroise, née et grandie en France, Agnès Szabó, a peu connu son père décédé alors qu’elle allait avoir 5 ans. Pour son film de fin d'études de la Femis, elle décide de partir à la recherche de son père et de retourner sur les lieux où il a vécu en Bretagne, à Budapest et à Londres. Mon père s'appelle Zoltán est le film documentaire qui en résulte. À travers ce travail, Agnès tente de brosser le portrait de son père, Zoltán Szabó, grand écrivain hongrois. Portrait délicat à dresser, puisqu’elle l'a très peu connu. Portrait d’un absent, raconté par ceux qui restent, par ce qui reste : les maisons où il a vécu, les enregistrements sonores de sa voix, des photos. Le film n'est pas un reportage didactique mais bien un film personnel, réunissant la petite et la grande histoire, le portrait d’un homme public que tente de se réapproprier une enfant devenue adulte. Dans ce film, Agnès part à la recherche de Zoltán avec ses armes de cinéaste - l’image et le son – pour redonner vie à un absent et au néant laissé par la mort.
Pouvait-on rêver plus bel hommage d'une fille à son père ?
Au moment de débuter sa carrière professionnelle dans un métier fait d'images et de sons, Agnès a décidé de dédier son travail de fin d'études à cet homme remarquable, à ce père réel-imaginaire.
Les Mardis hongrois de Paris et l'Institut hongrois de Paris ont souhaité s'associer à cet hommage en présentant le film d'Agnès Szabó le mardi 6 octobre 2009 en soirée dans la salle de l'Institut hongrois 92, rue Bonaparte 75006 Paris
Biographie de Zoltán Szabó
Zoltán Szabó commence à écrire en 1936, avec Tardi Helyzet (La situation à Tard) il évoque la vie d’un village au Nord de la Hongrie. En 1938, Cifra Nyomorusag (Misère avec panache) est le fruit de la même démarche à l’échelle d’un département entier.
De 1939 jusqu’en juin 1940 (date où le journal est censuré) il tient la rubrique « Szellemi Honvédelem » (Défense nationale spirituelle) du quotidien progressiste Magyar Nemzet.
Il espère susciter une prise de conscience intellectuelle qui pourrait se sublimer en un redressement national collectif.
Le journal interdit, il profite d’une bourse universitaire pour se rendre à Paris. Là, il est le témoin de l’événement historique de la grande « débâcle » qu’il décrit dans l’Effondrement, journal de Paris à Nice (10 mai 1940-23 août 1940), traduit en français en 2003 aux éditions Exils.
Puis de retour en Hongrie, il écrit Szerelmes Földrajz (Géographie amoureuse) (1942), où l’auteur effectue une promenade dans le pays accompagné de ses poètes préférés, ayant recours au paysage, au passé et à la littérature face à l’hitlérisme. Sous l’occupation allemande, il entre dans la clandestinité. À la fin de la guerre, il retourne à Paris en 1946, en tant que correspondant de presse, à l’occasion de la conférence préparatoire à la Conférence de paix. Un an plus tard, il revient comme attaché culturel de la légation de Hongrie à Paris. En novembre 1948, il voit pour la dernière fois son pays. Il démissionne de son poste en 1949, en signe de protestation au stalinisme qui s’installe en Hongrie. Il part alors vivre à Londres et devient correspondant culturel pour Radio Free Europe et poursuit son travail d’écriture. En 1956, il accueille toute une génération d’étudiants et d’intellectuels ayant fui le pays suite à l’écrasement de la révolution. En 1980, il quitte l’Angleterre et retourne vivre en France. Il finit ses jours en Bretagne en 1984.
La Femis
Créée en 1986, La Fémis est une école publique dépendant du Ministère de la Culture et de la Communication. Son président est Claude Miller et son directeur Marc Nicolas.
École nationale supérieure, elle pourvoit un cursus de quatre années (une année d’enseignement général, départementalisation des élèves pendant les deux années suivantes, une quatrième année dédiée à un travail personnel et/ou un film de fin d’études).
L’enseignement est partagé entre sept départements (scénario, réalisation, production, montage, son, image et décors)
Les cours sont assurés par plus de 500 professionnels qui supervisent le travail produit par les élèves sous la direction des directeurs de département qui sont tous des professionnels du milieu.
Ainsi, La Fémis produit environ 100 films par an (tous formats du 35 mm à la HD) projetés dans plus d’une centaine de festivals français et internationaux (Cannes, Cinéfondation, Quinzaine des Réalisateurs, Festival International du Court-Métrage de Clermont Ferrand, Festival International de San Sebastian, Venise Film Festival….).
L’équipe
Agnès Szabó - Réalisation et montage son
Cyrille Blandin, David Kremer et Thomas Favel - Cadreurs
Elsa Diringer, Hélène Thabouret, David Kremer - Prise de son
Flore Guillet, Marie-Jo Nenert, Selma Zghidi - Montage Image
Maxime Champesme - Mixage
Partenaires
La Bibliothèque Nationale de Hongrie
La Mairie de Budapest
L’Institut Français de Londres
L’institut Français de Budapest
La Mairie de Josselin
Le Comité de Jumelage du pays de Josselin
L’Académie Évangélique Hongroise en Europe (EPMSz)
A propos de Zoltán Szabó lire aussi l'article paru sur le Blog des Mardis hongrois de Paris
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