Cher Lecteur,
Le journalisme est un genre difficile. Bien sûr il est normal que
l’on veuille attirer l’attention et l’intérêt du plus grand public
possible, et qu’on tende à mettre en avant les propos les plus provocants et les plus forts. C’est ce qui s’est passé dans le
présent article aussi, malheureusement. Tout ce qui est écrit dans
cet article a été prononcé par l’un de nous, deux interviewés. De
plus, nous avons eu l’occasion de proposer à la rédactrice
certaines modifications et précisions de la première version du
texte, dont une grande partie a été prise en compte, bien qu’avec
des inexactitudes mineures à certains endroits. Parmi nos
précisions figurait entre autres, la demande de supprimer la
phrase « on ne va pas vers une dictature, on y est ». En effet,
cette phrase a été prononcée lors de l’entretien avec un clin
d’œil, mais une fois écrite, nous nous sommes rendu compte de la
gravité de sa signification, et de l’erreur de l’avoir ainsi
prononcée. Malgré notre demande, la phrase a non seulement été
maintenue dans le texte, mais elle a été mise en titre comme fil
directeur de l’article… Soulignée par la photo représentant une
manifestation de la Garda avec le drapeau rouge-blanc devenu
symbole de l’extrême droite, nous considérons que l’article a
obtenu un sens que nous ne voulions nullement lui donner. Nous
n’avions nullement l’intention de faire allusion à la présence ou
la possibilité immédiate d’une dictature d’extrême droite en
Hongrie. Notre seul objectif était, au contraire, de nuancer
l’évolution des faits et des événements menant à la situation
difficile en Hongrie.
Nous vous remercions de votre attention
Krisztina Keresztély et Mario Dellamaistra
"À la tête de la Hongrie depuis mai 2010, Viktor Orbán n’a jamais caché son admiration pour Poutine et Berlusconi, ses modèles. Contrôle des médias et de la justice, réforme électorale avantageant son parti, criminalisation de la pauvreté… En un an, Orbán a posé les bases d’un système autoritaire au cœur de l’Europe. Pourquoi les Hongrois ne parviennent-ils pas à stopper cette inquiétante dérive ? Rencontre avec Krisztina Keresztely et Mario Dellamaistra, citoyens hongrois.
Basta ! : Le Premier ministre Viktor Orbán a-t-il « enterré la démocratie » avec la nouvelle Constitution entrée en vigueur le 1er janvier 2012 ?
Krisztina Keresztely et Mario Dellamaistra : C’est une claire remise en cause de la démocratie. Le changement de Constitution sert, sur le long terme, le parti politique au pouvoir. Le nouveau système électoral, à un seul tour, assure la victoire presque systématique du Fidesz (Union civique hongroise, parti de Viktor Orbán). Le nombre de signatures nécessaires pour se présenter à des élections a augmenté, ce qui écarte les petits partis. Le découpage des circonscriptions a été modifié au bénéfice du Fidesz. Des gens proches du pouvoir sont placés dans le Conseil constitutionnel ou dans les instances représentant les juges et les procureurs. Orbán a également abaissé l’âge de la retraite des juges de 70 à 62 ans, mettant à la retraite les magistrats les plus expérimentés, pour les remplacer par ses partisans
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mardi 24 janvier 2012
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