mardi 24 janvier 2012

Hongrie : « Nous n’allons pas vers une dictature, nous y sommes »

Cher Lecteur,
Le journalisme est un genre difficile. Bien sûr il est normal que l’on veuille attirer l’attention et l’intérêt du plus grand public possible, et qu’on tende à mettre en avant les propos les plus provocants et les plus forts.  C’est ce qui s’est passé dans le présent article aussi, malheureusement. Tout ce qui est écrit dans cet article a été prononcé par l’un de nous, deux interviewés. De plus, nous avons eu l’occasion de proposer à la rédactrice certaines modifications et précisions de la première version du texte, dont une grande partie a été prise en compte, bien qu’avec des inexactitudes mineures à certains endroits. Parmi nos précisions figurait entre autres, la demande de supprimer la phrase « on ne va pas vers une dictature, on y est ». En effet, cette phrase a été prononcée lors de l’entretien avec un clin d’œil, mais une fois écrite, nous nous sommes rendu compte de la gravité de sa signification, et de l’erreur de l’avoir ainsi prononcée.  Malgré notre demande, la phrase a non seulement été maintenue dans le texte, mais elle a été mise en titre comme fil directeur de l’article… Soulignée par la photo représentant une manifestation de la Garda avec le drapeau rouge-blanc devenu symbole de l’extrême droite, nous considérons que l’article a obtenu un sens que nous ne voulions nullement lui donner. Nous n’avions nullement l’intention de faire allusion à la présence ou la possibilité immédiate d’une dictature d’extrême droite en Hongrie. Notre seul objectif était, au contraire, de nuancer l’évolution des faits et des événements menant à la situation difficile en Hongrie.
Nous vous remercions de votre attention

Krisztina Keresztély et Mario Dellamaistra


"À la tête de la Hongrie depuis mai 2010, Viktor Orbán n’a jamais caché son admiration pour Poutine et Berlusconi, ses modèles. Contrôle des médias et de la justice, réforme électorale avantageant son parti, criminalisation de la pauvreté… En un an, Orbán a posé les bases d’un système autoritaire au cœur de l’Europe. Pourquoi les Hongrois ne parviennent-ils pas à stopper cette inquiétante dérive ? Rencontre avec Krisztina Keresztely et Mario Dellamaistra, citoyens hongrois.
Basta ! : Le Premier ministre Viktor Orbán a-t-il « enterré la démocratie » avec la nouvelle Constitution entrée en vigueur le 1er janvier 2012 ? 
Krisztina Keresztely et Mario Dellamaistra : C’est une claire remise en cause de la démocratie. Le changement de Constitution sert, sur le long terme, le parti politique au pouvoir. Le nouveau système électoral, à un seul tour, assure la victoire presque systématique du Fidesz (Union civique hongroise, parti de Viktor Orbán). Le nombre de signatures nécessaires pour se présenter à des élections a augmenté, ce qui écarte les petits partis. Le découpage des circonscriptions a été modifié au bénéfice du Fidesz. Des gens proches du pouvoir sont placés dans le Conseil constitutionnel ou dans les instances représentant les juges et les procureurs. Orbán a également abaissé l’âge de la retraite des juges de 70 à 62 ans, mettant à la retraite les magistrats les plus expérimentés, pour les remplacer par ses partisans
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