Les amantes de Elfriede Jelinek mise en scène Bea Gerzsényi au Théâtre 13 les 15 et 16 juin 2010

les amantes

de elfriede jelinek
adaptation joël jouanneau
traduction par yasmin hoffmann et maryvonne litaize

yasmin berber – paula
lisa spatazza – brigitte
marie-céline tuvache – narratrice
loic vidal – erich
julien prevost – heinz
annamária papp – susi
péter csák, olivier marques – pianiste
márton gothár, liso cassano – photo, vidéo
péter fazekas, bastien gérard – création lumière
bea gerzsenyi – metteur en scène

à travers le «bon exemple» de Brigitte et le «mauvais exemple» de Paula, Elfriede Jelinek fait voler en éclats l’idylle. quel est le destin d’une ouvrière? toutes les conventions sont passées au crible d’un regard perçant doublé d’un humour féroce

prix théâtre 13 – jeune metteur en scène
mardi 15 et mercredi 16 juin, 20h30
théâtre 13
103 A, boulevard auguste blanqui 75013 Paris
plein tarif 15 euros - détaxe 11 euros

je vous prie de bien vouloir confirmer votre présence
réservation > 01 45 88 62 22

bea gerzsenyi

Présentation

Deux portraits féminins sont ici convoqués. Deux exemples pour une femme qui, dans la société tente de trouver sa place. Pour sortir de sa condition d’ouvrière à l’usine textile, une seule solution : trouver un mari et le choisir avec circonspection. Normalement choisir son mode de vie ne pose pas de problème, mais elles n’ont pas la chance d’avoir le choix car elles subissent ce qui leur est imposé par leur situation. Elles sont systématiquement à la merci du conformisme social, mécanisme de la situation désespérée qui engloutit toute forme de désir et d’érotisme. Ces femmes qui espèrent se construire au travers des hommes, sont-elles libres quand justement, elles n’ont à leur portée que les partis les moins attractifs socialement ? L’amante doit apprendre à gérer son corps jeune et attrayant, son seul bien, et ne pas rêver à l’amour ideal des roman-photos. À travers le “bon exemple” de Brigitte et le “mauvais exemple” de Paula, Elfriede Jelinek fait voler en éclats l’idylle. Ce qu’elle nous raconte pourrait se dérouler dans n’importe quel milieu social avec toute la dose qu’elle instille de cynisme. Amour, mariage, famille, réussite, toutes les conventions sont passées au crible d’un regard perçant doublé d’un humour féroce.

Équipe de création

Bea Gerzsenyi

Metteur en scène et dramaturge, elle est originaire de Budapest en Hongrie. Après des études universitaires en littérature et en théâtre à Budapest puis à Paris et un DESS Politiques Culturelles Internationales et Gestion des Arts, elle tourne avec la Cie de Joseph Nadj. Après avoir monté une adaptation de Jean Genet, elle intègre plusieurs ateliers de recherches théâtrales et assiste Tamás Ascher au Théâtre Katona à Budapest. Depuis 2008 elle s’installe définitivement en France et assiste Adel Hakim, Elisabeth Chailloux, Magali Léris au Théâtre Quartiers d’Ivry, puis est stagiaire au Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine sur Les Naufragés du fol espoir. Actuellement elle dirige la Cie Alfama et met en scène une adaptation du roman Les amantes d’Elfriede Jelinek.

Marie-Céline Tuvache

Après avoir éte formée par Yves Kerboul, Paul Lera et Robin Renucci et ensuite par Alexandre Del Perrugia, Philippe Minyana, elle travaille le masque avec Philippe Hottier et au Théâtre du Soleil. Elle a joué ,entre autres spectacles, dans " Massada un Compte-Rendu" de Georges Tabori , dans "Le collier de perles du Gouverneur Li-Qing" de Eudes Labrusse, mis en scène par Jérome Imard et Eudes Labrusse et dans "Marie Stuart" De F. Schiller mis en scène par Fabian Chappuis .

Yasmin Berber – comédienne

Elle suit des études d’art dramatique au conservatoire d’art dramatique du 6ème ardt. de Paris et fait en parallèle un cursus de cinéma et de médiation culturelle à l’université de la Sorbonne. Elle travaille avec la Cie Les productions de la Fabrique et Il Teatro Tresse.

Lisa Spatazza – comédienne

Elle a reçu une formation professionnelle de 3 ans aux cours Simon et obtenu une licence d’Etudes théâtrales à la Sorbonne Nouvelle. Elle suit actuellement les cours au Conservatoire du 6ème ardt.

Loïc Vidal - Comédien

Formation à l’école d’art « La Comète » puis au conservatoire Municipal J-P Rameau dans la classe de Bernadette Le Saché. Il a suivi en parallèle un cursus universitaire en philosophie à Paris I (maîtrise puis master Pensée du Théâtre). Il a joué dans plusieurs pièces de théâtre depuis 2007, notamment avec le rôle de Perdican, dans On ne badine pas avec l’amour, d’Alfred de Musset, mis en scène au théâtre 95 par Joël Dragutin.

Julien Prevost - comédien

Après avoir fait ses études au cours Florent et au Conservatoire du 15ème ardt., il travaille dans de diverses créations théâtrales et cinématographiques. Actuellement il travaille entre Dijon et Paris.

Annamária Papp – comédienne

Diplômée du l’Académie du théâtre Shakespeare de Budapest, Hongrie en 2007. Elle a fait partie du Théâtre Studio de Budapest. Elle travaille dans les projets divers, comme comédienne et chanteuse.

Elfriede Jelinek – auteur

Etudes d’art dramatique, d’histoire de l’art, de musique. Son œuvre, qui compte théâtre et romans – notamment Les Exclus, Les Amantes, Lust, La Pianiste (adapté au cinéma par Michael Haneke), Avidité, Les Enfants des morts (à paraître aux éditions du Seuil) – a été couronnée par le prix Heinrich Böll (1986), le prix Büchner (1998), le prix Heine (2002). Elle a reçu le prix Nobel de littérature en 2004.

Péter Csák – musicien

Il a commencé ses études en percussion classique à l'âge de sept ans, le piano à l'âge de dix ans. A 13 ans, il compose aussi de la musique, écrite en particulier pour les enfants. Il a reçu son diplôme de musique au département jazz de l'Académie de musique Franz Liszt à Budapest. Ses professeurs de piano étaient les suivants: Zsolt Esze, János Rajnai, Zsolt Kaltenecker, Béla Lakatos Szakcsi supérieurs, Kálmán Oláh, Mari Fekete. Il a fait entre autres du jazz, de la musique du monde, du skirt and roll, de la pop et des productions radiophoniques. Il fait partie du Quartet David Spischak.

Márton Gothár – caméraman

Il a sept ans d'expérience dans la production de films. Il fait principalement du montage, mais s'occupe également d'animation et de réalisations et de création de projets vidéo. Actuellement, il travaille à Budapest et à Amsterdam.

Critiques

Les hommes sont tous des porcs ...
Orsolya Csejtei
Pesti Műsor

’’La metteuse en scène Bea Gerzsenyi, réalise un véritable tour de force avec Les amantes (die Liebhaberinnen) de l’Autrichienne Elfriede Jelinek. La mise en scène, fruit de l’extraordinaire sensibilité dramaturgique de Bea Gerzsenyi sait ne préserver de l’oeuvre de Jelinek que ce qui touche à l’universel, ce qui demeure actuel et délectable.
Je parierais volontiers que ce spectacle devrait rendre intemporel un roman qui fut écrit il y a plus de trente ans.’’
…
’’Le rythme soutenu et enlevé ainsi que les motifs récurrents et trépidants qui caractérisent la pièce font que l’oeuvre commune d’Elfried Jelinek et de Bea Gerzsenyi tient à la fois de la pantomime et de la composition musicale. Les monodrames que vivent en parallèle les deux personnages féminins et qui, dans le roman jamais ne se rejoignent, entrent ici en interaction une seule et unique fois sur la scène. Ce parti pris, tout autant que la composition pour piano de Péter Csák, ou encore les vidéos de Márton Gothár, forment un ensemble homogène et nuancé qui confère tout son sens a la pièce.’’

Mariages jelinekien
Petra Rácz
www.pilpul.net

’’Deux destins, deux femmes, et l’espoir ‘d’une vie meilleure’. Problèmes existentiels féminins immédiatement révélés de façon globale. La pièce ne traite pas uniquement de l’aliénation sociale fixée d’avance, grandissante et néanmoins masquée de Brigitte et Paula, les deux protagonistes, mais aussi de l’espace pré déterminé et misérable qui est respectivement le leur. Les jeux confinés qui s’y déroulent : l’amour, le spectacle des lieux communs intentionnels qui sous-tendent l’image impitoyable des tourments liés aux relations amoureuses (bien qu’illustrant deux destinées féminines et s’exprimant par la voix de deux femmes) nous frappent par leur universalité.’’