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Afin
d’ouvrir leur formation en langue, littérature et civilisation
hongroises à des expériences et pratiques variées, l’Institut national
des langues et civilisations orientales (INALCO), l’Université Sorbonne
Nouvelle - Paris 3, l’Université Sorbonne - Paris 4 et l’Institut
hongrois ont pris l’initiative de créer une Chaire tournante. Elle
accueille des personnalités francophones, connues pour la qualité de
leurs travaux et l’originalité de leurs activités pour une
conférence-débat ouverte au grand public.
Lectures et lecteurs libertins en Hongrie
dans le dernier tiers du 18e siècle
L’évaluation du libertinage dans le
contexte hongrois, indissociable du siècle des Lumières revêt deux
aspects : d’une part, « la production libertine » hongroise a certes
bien été mise à jour et intégrée à l’histoire littéraire. D’autre part,
le second aspect qui analyse l’influence du libertinage français sur le
mode de vie des milieux aristocratiques et qui préoccupe depuis
longtemps les historiens reste lui bien moins facile à mettre en
évidence.
D’un côté, il y a l’idée que le
libertinage relevait d’un phénomène de manque en Hongrie, fondé sur la
constatation selon laquelle c’est dans l’entourage de quelques
privilégiés (quelques aristocrates et intellectuels à tendances
éclairées) qu’il faut chercher ceux qui avaient accès à la lecture de la
production livresque libertine. Seul un cercle restreint aurait pu se
permettre d’organiser le commerce clandestin des livres et était en
mesure de s’offrir ce luxe. D’autre part, sans vouloir prouver le
contraire, ou suggérer qu’au terme des recherches actuelles l’existence
d’un vaste public clandestin ignorée jusqu’alors sera dévoilée, il est
déjà tout à fait possible de fournir un image plus nuancée. Le public
des ouvrages libertins ne va évidemment jamais prendre une ampleur
considérable par rapport à ce que l’on estime aujourd’hui, mais il est
plus varié du moins socialement.
Les actes de censure tout comme
l’activité des libraires témoignent également de l’importance de la
diffusion des ouvrages français interdits, parmi lesquels également des
romans libertins en traduction allemande que les recherches jusqu’ici
ignoraient complètement. La traduction est en elle-même un indicateur de
diffusion.
Olga Granasztói
Olga Granasztói, née en 1971, a
poursuivi ses études en langue et littérature hongroise et française à
la Faculté des lettres de l’Université ELTE à Budapest, puis à l’Ecole
doctorale de l’Université de Szeged en littérature française du 18e
siècle. Elle a soutenu sa thèse doctorale en 2006.
Chercheuse spécialiste de l’histoire du
livre, elle a organisé une exposition internationale à la Bibliothèque
nationale Széchényi en 2007 intitulée « Les lectures dangereuses » sur
l’illustration érotique dans la littérature française du 18e siècle. Sa
thèse doctorale a été publiée en 2009 sous le même titre.
Depuis 2010 elle travaille dans le
groupe de recherche consacré à la textologie de l’Académie des Sciences,
qui est responsable de la nouvelle édition critique des auteurs
hongrois du tournant du 18e siècle. Sa tâche est de rendre public les
notes manuscrites de Ferenc Kazinczy, ce qui lui permet de mettre à
profit sa culture livresque multilingue.
Soirée aminée par Marie-Françoise Saudraix-Vajda (Université Paris 4)
Entrée libre
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