mercredi 4 mars 2015

Hongrie: l’Etat social annihilé

"Szentendre (Saint-André) est connue en Hongrie pour sa communauté d’artistes, pour ses ruelles pittoresques et pour sa forte communauté de Serbes arrivés au XVIIIe siècle. C’est aussi ici, au bord du Danube, à 20 km en amont de Budapest, que se trouve l’agence de l’emploi du département de Pest.
Zsofi, de call center en call center
Zsofi, 30 ans, vient y effectuer les démarches administratives pour obtenir une allocation de chômage. Comme beaucoup de jeunes diplômés, elle enchaîne les petits jobs dans les centres d’appel de multinationales à Budapest, comme IBM ou Lexmark. "Avant, j’étais prof dans un collège, mais j’étais beaucoup trop mal payée pour vivre correctement. Dans ces entreprises, je gagne deux fois plus", raconte-t-elle. Ces grandes sociétés étrangères proposent effectivement des rémunérations bien supérieures au salaire minimum de 220 euros nets par mois, autour de 700 euros. C’est assez pour vivre dans la capitale, bien que le coût de la vie en Hongrie soit aujourd’hui proche des standards de l’Europe de l’Ouest." La suite sur lalibre.be (version payante)

4 commentaires:

  1. Je vous assure, Jean-Pierre, je souffre en découvrant que des profs d'université, des médecins s'habillent dans des friperies qui ont désormais pignon sur rue (au lieu d'être dans d'obscures arrières-boutiques comme aux années 80...) dans des galeries marchandes... Ce sont les fins de séries, des vêtements usagés des pays occidentaux qui y atterrissent et s'achètent au kilo...

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    1. Chère Rozsa, je comprends votre réaction et ce que vous décrivez est symbolique de la misère extrême qui est en train de gagner une partie de plus en plus importante de la population hongroise. En même temps j'observe dans des quartiers très à la mode de Paris, des phénomènes identiques de boutiques vendant les fripes au kilo, d'autres soi-disant de "commerce équitable", etc. utilisant les unes et les autres cette misère grandissante pour vanter les mérites d'une idéologie de la décroissance et nous faire admettre l'inadmissible. Sommes-nous en train de regarder la barbarie gagner la partie ? Est-ce un retour vers le XIXème siècle ?
      A propos des profs d'université ou des médecins, mes parents me racontaient que dans les années 1930, ces catégories faisaient la queue pour obtenir un emploi à déneiger les rues de Budapest...

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    2. C'est exact, j'en ai entendu parler aussi, pendant le communisme, comme des témoignages d'un passé de misère...
      Pour revenir aux friperie, ce n'est pas vraiment par "boboisme" parisien, mais parce qu'un médecin qui débute après 6-8 ans d'étude, commence autour de 100 000 Ft, c'est à dire 300 €... Et la location d'un studio est à 60 000, à peu près, dans une ville de province... Etc, etc...
      Et encore, nous ne parlons que des gens qui ont du boulot et des salaires au-dessus de la misère...

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    3. Chère Rozsa, vous avez raison de souligner que nous ne sommes pas dans le "boboisme" parisien. Mais ces friperies me faisaient penser à ceux qui vantent les vertus de la "décroissance" pendant que des milliards d'individus dans le monde vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
      Pour revenir à la Hongrie, voici ce que l'on pouvait lire sur hu-lala.org :
      L’année dernière, 47% des Hongrois étaient dans un ménage exposé à au moins une forme de pauvreté ou de ségrégation, selon une étude réalisée par l’institut Tarki. Le gouvernement vient d’annoncer des changements fiscaux au profit des familles à faible revenu pour 2014.

      Dans l’Ormansag, Sud de la Hongrie (Hu-lala.org)

      En 2012, environ 17% des Hongrois avaient un revenu inférieur à 60% de la moyenne nationale, un niveau jamais atteint depuis 1989, selon l’enquête publiée sur le site de Tarki ce mardi. 37% vivaient dans des conditions matérielles très difficiles.

      L’enquête révèle aussi que 19% des répondants étaient au chômage ou devaient se contenter de petits boulots pour survivre. plus d’un tiers des répondants (37%) a affirmé ne pas pouvoir se permettre des choses simples comme partir une semaine en vacances par an, ni même des choses nécessaires telles que se chauffer correctement.

      D’autres chiffres régulièrement repris par la presse hongroise suggèrent que 3,5 millions de Hongrois, soit un tiers de la population, vivent en dessous du seuil de pauvreté, que plus d’un demi-million de personnes vivent dans une pauvreté profonde et que 300-400.000 enfants sons sous-alimentés. L’éminente sociologue Zsuzsa Ferge estime que près de 4 millions de hongrois vivent avec moins de 67 000 HUF par mois (230 euros).
      Source : http://www.hu-lala.org/la-pauvrete-et-la-segregation-gagnent-du-terrain-en-hongrie/

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