"Budapest espère créer « une coalition plus large de voix alternatives »
en Europe, et fonde ses espoirs sur l’élection de Donald Trump aux
Etats-Unis, explique au « Monde » Balazs Orban, le conseiller homonyme
du premier ministre Viktor Orban, dont le pays s’apprête à prendre la
présidence de l’UE.
Ayant échoué à convaincre ses partenaires européens, en 2023, de l’urgence de mettre fin à la guerre en Ukraine, la Hongrie place à présent « son espoir » dans la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, selon le directeur politique du premier ministre, Viktor Orban.
Dans un entretien accordé au Monde, mercredi 26 juin, à Paris, où M. Orban rencontrait le président Emmanuel Macron avant que la Hongrie ne prenne la présidence tournante de l’Union européenne (UE) le 1er juillet, Balazs Orban, 38 ans, l’un des plus proches conseillers du premier ministre (qui n’a pas de lien familial avec lui), souligne que son pays a obtenu du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, et de son successeur Mark Rutte, de rester à l’écart de l’aide à l’Ukraine. « C’est une question très sensible pour nous, explique-t-il. L’écrasante majorité des Hongrois ne sont ni prorusses, ni pro-ukrainiens, ils sont prohongrois : ce conflit n’est pas notre conflit, nous voulons rester à l’écart de cette spirale d’escalade. » La Hongrie, ajoute-t-il, « reste un allié de l’OTAN, nous remplissons nos obligations, mais nous ne participerons pas à la mission OTAN-Ukraine, ni financièrement ni avec nos militaires ».
Avec les priorités choisies pour l’agenda des six mois à venir à
Bruxelles – dans l’ordre, compétitivité, défense, élargissement,
immigration, cohésion, agriculture et démographie –, Budapest veut se
donner les moyens d’une présidence responsable et réussie. Ainsi, la
Hongrie prône-t-elle le renforcement de l’industrie de la défense
européenne et affirme partager avec la France l’objectif d’autonomie
stratégique. Mais sur la guerre en Ukraine, ses positions vont à
l’encontre de celles de la majorité des Etats membres.
Le conseiller reconnaît que son pays est isolé sur ce point : la
Slovaquie avait commencé à prendre ce tournant, dit-il, mais l’attentat
dont a été victime, le 15 mai, son premier ministre Robert Fico a
interrompu les contacts." La suite sur lemonde.fr (article payant)