"Alors que le racisme envers
les Roms et les Sintis s’exprime de plus en plus ouvertement à travers
l’Europe, les historiens estiment que l’ampleur des massacres dont ils
furent victimes du temps du nazisme a été longtemps sous-estimée.
Un soir d’ennui, Margit Sztojka,
une Rom hongroise, regarde la télévision chez elle, au sud de Budapest,
avec l’un de ses petits-enfants, Ani. Alors que la première chaîne
diffuse un documentaire évoquant les crimes commis par les nazis, elle
ne peut s’empêcher de laisser couler de grosses larmes devant son
petit-fils, surpris. Jamais elle n’a évoqué sa propre histoire et les
ténèbres de sa longue déportation.
Une
décennie après, nous la retrouvons chez elle. C’est l’été. Il fait très
chaud. Une ribambelle de marmots jouent dans le jardin. La vieille dame
est à l’intérieur, assise dans le canapé, étonnée qu’un journaliste
vienne la faire parler de « tout cela ». A 91 ans, au bout de ses forces, elle préférerait ne plus évoquer le génocide des
Roms, un peuple majoritairement sédentaire d’Europe centrale et
orientale, et de leurs cousins Sintis, itinérants à l’Ouest. Margit Sztojka
voudrait juste manger quelques douceurs, et puis dormir. Seulement
voilà : elle est le dernier témoin, ou presque, de cette extermination.
Les survivants ne sont plus qu’une poignée. Alors, dans un élan
d’énergie et avec l’aide de son petit-fils, elle déroule le récit de ses
« onze mois en enfer », en serrant, de temps à autre, sa médaille en or de la Sainte Vierge." La suite sur lemonde.fr (article payant)
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