samedi 2 mai 2020

Painting the Town Red Politics and the Arts During the 1919 Hungarian Soviet Republic - Bob Dent

Chercheur indépendant, résidant à Budapest depuis 1986, Bob Dent est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la Hongrie en général et sur Budapest en particulier. Le plus récent étudie les rapports entre art et politique pendant la courte République soviétique hongroise de 1919. L’auteur présente son travail dans cet entretien réalisé et traduit de l’anglais par Sophie Coudray.

"CT: Dans votre livre Painting the Town Red. Politics and the Arts During the 1919 Hungarian Soviet Republic (Pluto Press, 2018), vous revenez sur l’histoire peu connue du développement artistique et politique pendant la courte « Commune » de Hongrie. Est-ce seulement la dimension artistique de cette République soviétique qui est méconnue ou son histoire globale ? Comment expliquez-vous une telle méconnaissance — bien que cette période ait été marquée par une grande effervescence artistique ?
Bob Dent (BD) : Non, je ne dirais pas que l’histoire de la République soviétique hongroise de 1919 a été ignorée ou méconnue dans sa globalité, certainement pas en Hongrie, quoique davantage à certaines époques qu’à d’autres. Ceci étant dit, en dehors de la Hongrie, peu d’attention a été portée aux événements hongrois de 1919 — en dépit de leur caractère spectaculaire, comparable d’une certaine façon à ce qui est arrivé en Russie en 1917-2018 et au-delà. (Je me réfère ici au monde anglophone). Les raisons sont possiblement doubles. Tant de choses se produisaient ailleurs au lendemain de la Première Guerre mondiale, que la très courte « expérience bolchevique » hongroise de 1919 – qui n’a duré que 133 jours – a été négligée. Sans doute la difficulté linguistique a-t-elle aussi été un facteur. Le hongrois n’est pas une langue slave, pas plus qu’elle n’est construite à partir du latin ni qu’elle appartient à la famille linguistique indo-européenne. Combien d’historiens non hongrois connaissaient suffisamment le hongrois pour que des recherches soient rendues possibles ?
Lorsque la période révolutionnaire hongroise de 1919 est évoquée, la focale est presque systématiquement mise sur la situation internationale et la position instable du pays. La Hongrie se trouvait du côté des perdants de la Première Guerre mondiale et était soumise, en 1919, à des pressions – notamment militaires, particulièrement de la part des forces roumaines et tchécoslovaques – menaçant l’intégrité territoriale du pays. (La menace est devenue réalité et a été scellée par le Traité du Trianon de 1920, l’un des traités du processus de paix de Versailles après 1918.) À l’époque, c’était la position de la Hongrie dans la situation internationale qui semblait primer, et ce point de vue a perduré." La suite sur contretemps.eu

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