"Ses deux filles sous le bras, Vera fuit un mari violent en s'installant auprès de ses parents. Premier roman de l'écrivaine hongroise, « Respirer à fond » frappe autant par la concision de son propos que par sa violence demi-masquée. Portrait chirurgical d'une femme qui a choisi de réapprendre à s'aimer.
« Parfois j'ai l'impression de ne rien savoir de la vie, d'apprendre maintenant des choses fondamentales. Le sentiment d'avoir tout gâché. De ne rien avoir, à part les deux petites, de n'être personne, d'avoir disparu. Tu comprends ? Je suis là seulement en tant que mère, et en plus, je ne suis pas très douée pour ça ». Emportant avec elle ses deux filles dans l'hiver hongrois, Vera rentre chez son père. La trentenaire fuit Péter, père des petites, l'emprise doucereuse de ce mari violent dont elle songe pour la première fois à se séparer.
Historienne de l'art, Rita Halász place avec « Respirer à fond » un premier roman au coeur du No man's land de l'existence, zone grise où l'héroïne flotte entre l'advenu et l'à venir, l'annihilation de son être et sa reconstruction. En deux centaines de pages sèches, l'écrivaine magyare donne à voir les difficiles explications aux enfants, le poids du regard de l'entourage, les excès des nouvelles rencontres ; toute cette violence avec laquelle reprennent parfois vie les corps trop longtemps brimés, à coup de « je ne me trompe pas, ta poitrine a rapetissé ? ». La suite sur lesechos.fr
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