Francesca Isidori (France Culture) Péter Esterházy et Agnès Járfás (sa traductrice) |
Photos : Eva Sziklai |
Dans le cadre d’un nouveau rendez-vous destiné à présenter un large éventail des dernières parutions ayant trait à la Hongrie ou à l’Europe centrale éditées en français, l’Institut hongrois nous avait invité à sa soirée littéraire.
Cet événement exceptionnel avait été réalisé en coopération entre la Maison des Écrivains et de la Littérature (Paris), la Maison des Ecrivains Etrangers et des Traducteurs (Saint Nazaire) et l’Institut hongrois de Paris. En effet, la soirée – célébrée par Francesca Isidori (France Culture) – a été l’occasion de saluer le nouveau roman de M. Esterházy, sorti en France, couronné par le prix Laure Bataillon, et son excellente traductrice, Ágnes Járfás.
Œuvre présentée : Péter Esterházy, Pas question d’art, Éditions Gallimard, 2012, traduite par Agnès Járfás.
« Après le bouleversant diptyque romanesque composé de Harmonia Cælestis et Revu et corrigé, entièrement consacré à la figure du père, Péter Esterházy décline ici le thème de la mère. Se jouant subtilement des frontières entre fiction et réalité, le grand romancier hongrois la ressuscite en prenant plaisir à brouiller les pistes.
Si Pas question d’art foisonne d’anecdotes au sujet de la mère, comme sa prétendue passion pour la question du hors-jeu en football, ou sa ressemblance avec la reine d’Angleterre, Esterházy semble surtout suivre librement le ressac de sa pensée, en contournant pour notre plus grand bonheur les règles de la narration classique. Les réflexions de l’auteur sur l’amour, la filiation, Dieu, la maladie et le ballon rond s’enchaînent et nourrissent une narration impossible à circonscrire, tant ses embranchements et ses rebondissements sont multiples. Tout cela est ironique et drôle, même si l’obsession de la mort – le narrateur doit prononcer l’oraison funèbre du coach, mais aussi creuser la tombe de la mère – caresse avec gravité le texte.
Pas question d’art fouille et approfondit ainsi les thèmes chers à Esterházy, dans une écriture “ thomas-bernhardienne “ encore plus libre que celle des précédents ouvrages. Sa mythologie personnelle est constamment modifiée, revue et corrigée, et bon nombre d’épisodes contradictoires s’entrechoquent dans le texte, comme pour nous dire que la vérité n’est jamais là où nous croyions l’avoir trouvée. Insaisissable, en somme. »
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