En 1984, le cinéaste András Monory-Mész recueille le témoignage de trois détenus hongrois de 15 ans jugés pour meurtre. Pál a tué son père, Zsolt l’un de ses copains, Gabor son professeur. Des adolescents emmurés dans les conséquences d’un geste qui les dépasse, mais dont les paroles, parfois indolentes, disent l’absurdité latente des comportements humains. Considéré comme subversif, Bebukottak ("échec" en hongrois), le documentaire qu’András Monory-Mész tire de ces confessions, est interdit. Trente ans plus tard, le documentariste Marcell Gerö déterre Bebukottak sur Youtube et décide d’en retrouver les protagonistes. En prenant comme point de départ l’intensité crue des entretiens de 1984, il relie le passé au présent avec les lignes brisées de destins qui, depuis, ont eu du mal à se redresser.
Coupables à vie
Marqués au fer rouge par une mémoire qui les laisse intranquilles, Pál, Zsolt et Gabor semblent condamnés à une vie d’errances sociale, sentimentale et existentielle. Le film les accompagne dans leur quotidien et s’intéresse particulièrement à leurs rapports avec leur entourage. Entre remords et incompréhension rétrospective, Fils de Caïn déroule une réflexion en filigrane sur la culpabilité. Il laisse perler l’émotion de ceux qui, tiraillés entre leur violence et celle d’une société qui les laisse en marge, inventent jour après jour leurs propres stratégies de survie.
Scénario et sous-titres traduits par Sophie Képès. Des images magnifiques sur des histoires terribles.
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