mercredi 13 janvier 2010

Krisztina Rády a mis un peu de Hongrie dans le cœur des Français


"Directrice culturelle de l’Institut hongrois de Paris et ex-épouse du chanteur de Noir Désir Bertrand Cantat, Krisztina Rády s'est suicidée le 10 janvier. L'hebdomadaire HVG lui rend hommage.
Traductrice, organisatrice d'événements artistiques, ancienne directrice culturelle de l'Institut hongrois de Paris, ex-épouse de Bertrand Cantat, le chanteur de Noir Désir, avec qui elle a eu deux enfants, Krisztina Rády a mis fin à ses jours en France. Elle avait 42 ans.

Krisztina Rády a été la directrice culturelle de l'Institut hongrois de Paris entre 1996 et 1999, puis, en 2001, la responsable des événements musicaux de la Saison culturelle hongroise. Ces dernières années, son agence de production, qu'elle dirigeait conjointement avec Robert Lacombe, organisait les programmes français du Sziget Festival [parfois qualifié de Woodstock européen, ce festival se déroule chaque été depuis 2003 sur l'île d'Óbuda, en plein cœur de Budapest]. Grâce à elle, des Français toujours plus nombreux se sont rendus au Sziget Festival.

C'est aussi à elle que l'on doit le spectacle réalisé à partir des poèmes d'Attila József [1905-1937], A cœur pur, qui a été présenté en tournée dans de nombreuses villes de France. Les poèmes de cette performance littéraire et musicale étaient choisis et traduits par Krisztina Rády. C'est également elle qui a monté la pièce dans laquelle les poèmes étaient interprétés par Denis Lavant, l'acteur des films de Léos Carax, et par le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay. Grâce à la participation de Zsolt Nagy, comédien de la troupe hongroise Krétakör [Le Cercle de craie], le public a entendu les poèmes également en hongrois." La suite de l'article sur courrierinternational.com du 12 janvier 2010
L'article original en hongrois sur hvg.hu du 11 janvier 2010
Le site et la biographie de Kristina Rady

10 commentaires:

  1. Au "hasard" d'une lecture, je "tombe" sur cet article:
    http://www.lejdd.fr/Societe/Actualite/Cantat-Rady-Leur-histoire-s-est-transformee-en-cauchemar/
    C'est la fin de cet interview qui motive ma note ici. Le chanteur ne m'a jamais intéressé et à présent moins encore (et je partage assez l'avis d'un des commentaires), mais j'ai beaucoup prêté attention à madame Kristina Rady dont je n'ai découvert la valeur qu'à son décès. Et ce qu'exprime ses parents laisse entrevoir pire que ce qu'on aurait / j'aurais pu imaginer, bien que je sentais un peu cela, sans oser l'exprimer ni même esquisser une question!

    Personnellement, outre remercier sur son blog madame Almassy pour sa traduction, je m'étais en janvier exprimé sur le blog de Flora à la suite de son hommage:
    http://flora.over-blog.org/article-in-memoriam-rady-krisztina--44020147-comments.html#anchorComment

    Je partageais (et partage toujours) l'expression de Flora: "Le suicide est un geste tragique qui nous surprend toujours et nous culpabilise par son mystère. Il se commet dans une extrême solitude, que l'on soit entouré ou abandonné. Appel au secours ou acte de désespoir sans retour. J'ai toujours refusé de le qualifier de "lâcheté", à l'instar de certains moralisateurs. Même si la vie est difficilement supportable, il faut une dose de courage hors du commun pour accomplir ce saut dans le vide absolu". Et à la suite de son propos dans ses commentaires, "Le poids de l'existence doit peser plus que la décision de basculer", j'étais parvenu à écrire: "permettez-moi d'aller encore plus à fond (en connaissance de cause aussi pour avoir eu une personne proche en ce cas).

    Lorsque j'ai découvert ce que fut l'activité culturelle de Krisztina Rády, j'ai tout de suite senti que ce type de fin de vie après tant d'accomplissements montrait combien elle souffrit sans le montrer, sans que nul sans doute ne s'en perçoive un brin ou vraiment ne s'y arrête - et c'est cette capacité à mener de front une telle souffrance intime + une telle activité + un tel don de soi envers les autres - qui est fort et rare, bien que non exceptionnelle. Tout aussi activement dans l'ombre de la vie ordinaire - parfois très difficile par ailleurs - il existe ou exista de ces êtres qui déployèrent une telle énergie malgré tout ce qui pourtant les noue ou nouait intimement; il y en a qui parviennent jusqu'à leur terme "normal" en oeuvrant ainsi modestement ou grandement, d'autres non.

    La souffrance profonde, celle avec laquelle certains êtres, quelque soit leur pays d'origine, naissent et vivent seul à seul, comme avec un "organe en plus" qu'ils s'efforcent de vaincre en démultipliant leurs forces, jusqu'à le dissimuler aux proches et tenter de se tromper soi-même: voilà ce qui est terrible et extraordinaire, ce qui fut la trame d'autres dans le monde culturel, et qui est celle aussi d'êtres "inconnus" - dont la mémoire autant voire plus que celle des grands poètes (ex Radnoti, dans ses poèmes ultimes), nous instruit et fortifie - sont des exemples de courage auquel se référer chaque jour ou lors de trop lourde peine, sont des oeuvres en soi!"

    Mais aujourd'hui, les propos des parents, dans une certaine mesure, auraient tendance à me faire presque regretter mes propos en ce sens qu'au fond c'est la malchance de Kristina d'avoir rencontré ce type qu'il lui arrivait tout juste à la cheville, et encore!

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  2. De cet interview, je retiens aussi le métier des parents: RÁDY FERENC festőművésznek, restaurátornak; (peintre et restaurateur)
    La mère aussi fut restauratrice de fresques :
    "vezetőrestaurátorok Pintér Csilla és Rády Ferenc voltak" (vu http://www.balintinfo.hu/g.horvath.kiallitas.htm)

    Des contributions du père (Rády Ferenc) on peut se faire une idée par la surbrillance mise en cette page: http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:oGPlqz5s7eEJ:www.restauratorkamara.hu/portfolio/portfolio_restauralasimunkak.php%3Fshow_user_id%3D692+R%C3%81DY+FERENC&cd=9&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

    Aucun résultat trouvé pour "RÁDY Csilla"

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  3. (si de tout cela, vous voulez tirer qc, inutile, cher Jean-Pierre, de faire référence à Michartpoesho comme vous le faites très aimablement à chaque fois que je vous poste qc: moi je ne cherche pas à me faire connaître à travers mes posts, je contribue à votre blog en tout modestie, au même titre que d'autres qui eux connaissent votre adresse personnelle et vous adresse leurs infos, tandis que moi je ne la connais pas. Je n'ai pas encore ouvert au public mon blog (pourtant déjà important) par simple besoin d'affiner, de laisser le temps au temps. Ce n'est pas une inscription bidon, un jour peut-être je sauterai le pas... Mais pour l'instant, prenez-moi comme d'autres, pas plus. C'est trop d'honneur que vous me faîtes à chaque fois).

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  4. J'ai oublié de noté cette page concernant RÁDY Ferenc
    http://artportal.hu/lexikon/muveszek/rady_ferenc
    à laquelle j'ajoute:
    http://lexikon.katolikus.hu/R/R%C3%A1dy.html pour son final
    ou encore celle-ci: http://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:fhlOn2vsO2cJ:www.centrart.hu/letolt/omnis/25_SZAKACS_Bela_Zsolt_123.pdf+R%C3%A1dy+Ferenc&hl=fr&gl=fr&pid=bl&srcid=ADGEESgO4BZq01uqSO617GD0WehVbTpMCQ5nX-vBn6CLbVGvpbep3rYQ3cQ9DxPY-vhfbeEw1MW7OYB8XfoYhzquSvGEKnTNzoMCqIm1mdpZGfP2zPBgPmooEI7FFrw3zI7_bLNyS88L&sig=AHIEtbQy6anX-UO-tDuYgjXr-b5aVfCO8Q
    ou http://www.delamottebeerpalota.eoldal.hu/oldal/falkepek

    Ceux qui s'intéressent à la restauration des oeuvres auraient matière d'intérêt sous le nom de ce monsieur avec google. Bien que ne lisant pas encore courrament hongrois, j'ai moi-même trouvé qc qui m'a intéressé, mais je fus assez long comme ça sans en ajouter encore et c'est un peu technique - une note qui m'a rappelé un produit dont je peinais à retrouver le terme et que j'avais utilisé lors d'un nettoyage de plâtre: l'amidon, parfait pour rendre comme neuve toute sculpture ou copie en plâtre!... Je termine donc sur qc de joyeux!

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  5. Bonjour michartpoesho et merci pour vos contributions qui apportent quelques éclairages sur la vie de Krisztina Rády, encore que... Que pouvons-nous connaître réellement de la vie d'une personne ? Ce qui me parait clair est que Cini était une grande dame et qu'elle a fait un choix qui lui appartient. Nous avons été beaucoup à être attristés de sa fin brutale et à nous souvenir d'elle avec émotion.
    Bien à vous

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  6. Bonjour Jean-Pierre és bùék
    Comme vous le faites parfois, je me permets de vous suggérer de remonter cette page, en mémoire de Krisztina Rády, simplement pour que vos lecteurs se souviennent plus particulièrement ce jour. Ou bien celle conduisant à la traduction de Almassy http://mardishongrois.blogspot.com/2010/01/kristina-rady-sur-le-blog-deva-almassy.html
    En espérant que vous en conviendrez, respectueuses salutations.

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  7. Ou bien encore à l'aide de ce lien http://www.lesimmortels.com/blog/chronique-musicale/315/2009/06/23/livre-audio-a-coeur-pur-poesie-rock/ et un petit mot de votre part exprimant ce souvenir. Peut-être y pensiez-vous aussi; en ce cas excusez mon audace.

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  8. Bonjour michartpoesho et bonne année à vous. Je ne suis pas un fervent des commémorations de quelque manière que ce soit. Je crois qu'il s'agit d'une chose très intime à chacun. Mon sentiment personnel me porte à la pudeur et à la discrétion dans ce domaine. J'ai tout de même fait un petit article pour celles et ceux qui comme vous souhaitent se souvenir de cette grande dame qu'était Krisztina.
    Bien à vous
    Jean-Pierre

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  9. Je suis d'accord avec vous, aussi croyez bien que je ne vous importunerai pas à chaque commémoration potentielle, car c'est au fond chaque jour qu'on pourrait, si on s'en donne la peine, trouver matière à cela à l'échelle mondiale, sinon franco-hongroise. Evidemment ça se discute d'un autre côté...

    Disons que ma motivation est résumée en ceci (http://www.jfb.hu/node/1216):
    "Sur scène comme dans la vie, il est difficile de discerner ce qui ne se produit pas sous les projecteurs. Les artistes adulés par une forêt de fans cachent souvent le petit arbre que peut être un organisateur de concerts ou d’événements, pourtant à la source de tous les projets. Krisztina Rády était de ceux-là."

    (Suposons l'inverse, si vous voyez ce que je veux dire, cela m'étonnerait fort que les médias fr eurent fait un silence aussi absolu aujourd'hui comme c'est le cas pour madame Rády - au vu des recherches rapides que j'ai pu faire sur le web -, mais c'est vrai que j'ai un certain parti pris..., voire même un parti pris certain.)

    En référence à l'article précité, savez-vous qui a pris le relais ?

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  10. Je suis désolé mais j'ignore totalement qui a pris le relais. Vraisemblablement personne pour ce qui est de l'ensemble de l'activité de Krisztina Rády en tant que telle. Mais d'autres continueront de créer des évènements artistiques, promouvoir le Sziget ou la culture hongroise, traduire des textes hongrois,... et Krisztina restera dans nos souvenirs.

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