vendredi 4 mars 2016

East Punk Memories un film de Lucile Chaufour en salles le 30 mars 2016

Un film de Lucile Chaufour (Documentaire).
France. 2013. 1h20. Couleur. SRD. Numerique.
Constitué d'archives Super 8, d'interviews et de vues de Budapest, le film East Punk Memories s'articule autour de la parole de douze anciens punks. A la fin des années 80, ils exprimaient leur colère contre le régime et attendaient avec espoir le changement du système.

Vingt ans plus tard, que sont-ils devenus ? Résurgence du nationalisme, sauvagerie du capitalisme, confusion des visions politiques de la droite et de la gauche, comment vivent-ils la crise actuelle ?
Sortie cinéma le 30 mars 2016

Quelle est l'origine du projet ?

Dans les années 80, à l’occasion d’un voyage à Moscou, j’apprends qu’en Hongrie des jeunes se réclament du mouvement punk. Certains ont été emprisonnés pour « agitation contre l’état », d’autres ont dû abandonner leurs études, les contrôles de police et la répression semblent quotidiens. Je comprenais qu’être punk en Hongrie n’était pas une nouvelle tocade dont on se débarrasse opportunément mais un engagement qui pouvait déterminer une existence. Je voulais les rencontrer, témoigner de leur situation et comprendre comment ils reprenaient à leur compte la critique politique véhiculée par le mouvement punk de l’Ouest. La population les considérait comme des clochards asociaux ou de dangereux fascistes, la presse les stigmatisait comme propagateurs de l’idéologie capitaliste, et le département de la protection de la jeunesse les surveillait en tant qu’ennemis du régime. J’ai réalisé plusieurs interviews avec ces punks, récolté des photos, des textes et des enregistrements de musiques. Je comprenais peu à peu que le punk de l'Ouest, qui était un mouvement anti-fasciste et anti-nationaliste, servait à l'Est de support à toutes sortes de revendications anti-autoritaire, pro-capitaliste, nationaliste, anarchiste... Quand le mur de Berlin est
tombé et que le régime communiste s’est transformé en démocratie libérale, le mouvement punk s’est retrouvé profondément divisé : ils avaient tous désiré la chute de l’ancien système, mais leurs attentes politiques se sont avérées très contradictoires.

La réalisatrice : Lucile Chaufour
Après des études aux Arts Décoratifs de Paris et dans plusieurs écoles de musique, Lucile Chaufour
participe dans les années 90 au développement de la télévision interne de la Maison d'Arrêt de la Santé et anime un atelier vidéo dans un hôpital psychiatrique parisien. Elle joue dans de nombreux groupes dont Primitiv Combo, Duck & Cover, Sayag Jazz Machine... Parallèlement, avec le label Le Cri du Tamarin , elle propose une compilation de vidéos musicales de la scène alternative française des années 90. Elle travaille également comme scénariste pour les éditions Casterman.

En 2008, son premier court-métrage L'Amertume du chocolat est sélectionné par l'ACID au festival de Cannes. L’année suivante, son premier long-métrage Violent Days, Grand Prix du
long-métrage français au festival EntreVues Belfort, sort en salle. En 2012, son premier documentaire
East Punk Memories, est présenté dans une version de travail et reçoit le Prix des Jeunes au Cinéma du Réel. Il est finalisé en 2013. En 2014, son deuxième court-métrage Leone, Mère & Fils reçoit le Grand Prix VyG Competition au BAFICI. En 2015, elle co-réalise avec Bernhard Braunstein les films expérimentaux Blues et Sleeping image présentés en installation au FID Marseille. Elle prépare actuellement le tournage d’un long-métrage de fiction, Gas Gas, qui se déroule dans le milieu de la moto de course.

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