jeudi 29 mars 2012

Le moment exceptionnel de l'École européenne hongroise

"Par Agnes Horvath

« Nous voulons être des constructeurs de ponts », avait prédit Lajos Vajda. Bien qu’éphémère, courant sur trois courtes années entre 1945 et 1948, le mouvement surréaliste hongrois de l’École européenne a eu et a toujours un impact sur la vie intellectuelle en Hongrie.
En guise d’introduction, je voudrais rapporter une information toute personnelle, parce que je la trouve bien indicative de la survie de l’École.
Le Bateau-Lavoir, noyau de l’art moderne qui, dans ses minuscules ateliers, abrita un moment des peintres tels que Picasso, Modigliani, Rousseau, Utrillo, le poète Max Jacob, et était fréquenté par des personnalités telles que Jarry, Apollinaire, abrite aujourd’hui les « locaux » de l'Association des Amis de Endre Rozsda, peintre surréaliste, figure éminente de l’École européenne et à qui cette pièce a servi d’atelier.
J´ai eu cette année l’honneur d’y être invitée par José Mangani, membre de l’Association, qui me prie de bien vouloir traduire un carton d’invitation qu’il est, bien sûr, incapable de déchiffrer, vu que c’est en hongrois. Rien qu’à lire le carton, on a tout de suite une idée nette de ce que fut, de ce que put être cette École. N’ayant pas disparu d’elle-même, d’une mort lente, ou d’usure, mais par l’arbitraire d’un pouvoir ne tolérant rien qui sente la liberté quelle qu’elle soit, l’École européenne reste toujours pour beaucoup un point de repère, une source d’inspiration. Et le fait que ce carton d’invitation aux conférences de l’École européenne soit gardé dans un ancien atelier du Bateau Lavoir à Paris, est pour moi symbolique : car cela signifie la rencontre physique, ou, si l’on peut dire dans ce cas-là, matérielle de l’esprit avant-garde français et hongrois. " La suite sur mediapart.fr

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