samedi 25 mai 2019

A Paris, un médiéviste hongrois témoigne des pressions du gouvernement Orban contre les universitaires

"Dernier épisode en date, la réforme très contestée du financement de l’Académie des sciences, l’équivalent hongrois du CNRS. Autre cible, l’Université d’Europe centrale, une institution privée anglophone financée par le milliardaire américain George Soros, qui va devoir déménager de Budapest à Vienne.
Vie des idées. A l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), ce vendredi 17 mai, il est question des pressions que le pouvoir hongrois, dirigé par Viktor Orban, exerce à l’encontre des sciences humaines et sociales. « Les sciences sont en danger, l’esprit scientifique lui-même est menacé par des pouvoirs conscients que la science est la source de toutes les émancipations », affirme en préambule le président de l’école du boulevard Raspail, Christophe Prochasson. L’EHESS accueille ce jour-là Gabor Klaniczay, un médiéviste de l’Université d’Europe centrale, une institution privée anglophone fondée et financée par le milliardaire américain George Soros, qui est devenue la cible préférée de Viktor Orban. Victime des pressions orchestrées par le premier ministre souverainiste, ce centre, qui regroupe 1 500 étudiants venant de 118 pays, va devoir déménager de Budapest à Vienne.
Une salle très clairsemée est venue écouter le « témoignage » de ce chercheur francophone né en 1950. En entamant son récit, Gabor Klaniczay s’étonne de voir « tant de mécanismes historiques qu’on connaît malheureusement déjà se mettre en marche de nouveau ». Le récit des neuf années de pressions subies par le milieu académique depuis le retour au pouvoir de M. Orban, en 2010, est éloquent. « Chasse aux sorcières contre les philosophes » dans les médias à la solde du pouvoir ; fermeture de certains instituts de recherche indépendants ; création de centres destinés à promouvoir la « magyaritude », la « mémoire de la nation » ou la « langue hongroise » ; mise sous tutelle des recteurs par des « chanceliers » nommés par le gouvernement pour contrôler le budget des universités, l’enchaînement des réformes semble avoir un seul but : en finir avec « la liberté des intellectuels et la recherche indépendante » pour établir « un contrôle absolu de l’Etat »." La suite sur lemonde.fr (article payant)

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