dimanche 22 novembre 2009

Rózsa Jakab : Vie nationale et ethnique à Komló (1/4)

Nous poursuivons ici la publication des contributions à la conférence "Intégration, assimilation et identité en Hongrie aux XIXe et XXe siècles", soirée débat organisée par l'association des Mardis hongrois de Paris à l'Institut hongrois de Paris le 10 novembre 2009.

Intervention de Rózsa Jakab
directrice du Musée de Komló

Vie nationale et ethnique à Komló


Histoire de la ville de Komló

De la ville de Komló, on ne pourrait pas faire autant de louanges que de la ville de Pécs, deux fois millénaire, située à 20 km et surnommée « l'Athénes hongrois ». Cependant jusqu'à ce jour elle dispose d’une très grande valeur d'environnement naturel, laquelle a eu un rôle incitant à l'installation ceux qui ont choisi cette région pour cadre de vie. Les forêts environnantes, riches de gibier et de bois, pouvaient être attrayantes pour les artisans et les chasseurs. Les archéologues ont mis à jour des traces de villas fermes romaines, mais quelques objets seulement sont visibles dans le musée local. L’histoire du haut Moyen Age ne perce qu'au travers des légendes. La première référence écrite est un document de 1256 d’une attribution de propriété. C’est à partir de cette date que l’on prend en considération l’histoire de l’agglomération, soit 753 années. Le petit village insignifiant est presque entièrement détruit pendant l’occupation turque. En 1687 dans 7 maisons délabrées, on pouvait compter seulement 9 "âmes vivantes". On l'a tenu longtemps pour un village arriéré.

On le nommait « la terre promise », le Monte Komló à l’instar de Monte Carlo, la ville du crime ou du"diamant noir", la ville socialiste, la ville agonisante, la ville de la musique et de la culture. Compte tenu des périodes historiques, chacun de ces noms était juste. Cette renommée est peut-être aujourd'hui notre fierté. À ce jour, la région de Komló n’est toujours pas reliée directement à Budapest ni par la route ni par le chemin de fer.

La possibilité d'accès vers la capitale est due à Adolf Jánosi Engel, qui en 1880 a acheté une propriété près de Komló, créant une ferme modèle et a entrepris la construction de la ligne de chemin de fer Komló-Mindszentgodisa. À cette époque, la population de la ville a augmenté, sa composition ethnique a changé.

Notre roi Étienne dans ses "admonestations" éduquait son fils, le prince Émeric, de la manière suivante : « Un pays de langue et de coutume uniques devient faible et faillible ». Il l’exhorte avec sagesse à respecter ses "étrangers". Cette tolérance envers des minorités vivant dans notre pays a tantôt prévalu, tantôt pas du tout. Dés l’adoption du christianisme et de sa propagation, les populations parlant des langues et ayant des traditions différentes sont apparues dans le pays, avec des styles de vie, de culture, de culture du travail et leur propre histoire. Le développement de l’histoire de la région a rendu la population de plus en plus bariolée. L'obtention des moyens d'existence et la recherche de la réussite sociale ont autant influencé et influencent la conscience individuelle et nationale, l'assimilation, l'intégration, la destruction, l’anéantissement de ces populations que les immenses tragédies de l'histoire. La formation du concept de nation hongroise constitue un processus historique douloureux. Il fut un temps où le peuple constituant vraiment la nation était fait de sujets soumis. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la nation était constituée des membres dotés des privilèges de la noblesse féodale. Le concept de nation et la conscience nationale en Hongrie au sein de la Monarchie avec l’émergence de la bourgeoisie en voie de capitalisation laisse aussi à désirer.

Texte de Rozsa Jakab traduit par Anna Stein et Jean-Pierre Frommer

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