"Ces régimes hybrides vident dangereusement les principes fondateurs de
la démocratie de leur contenu. La Pologne et la Hongrie en sont les fers
de lance en Europe, et d’autres Etats semblent prêts à leur emboîter le
pas.
Il fait si chaud, en ce jour de juillet 2014, que Viktor Orban a
troqué son costume-cravate pour une chemisette bleu ciel à col Mao.
L’allocution qu’il prononce alors dans la petite ville transylvanienne
de Baile Tusnad n’a pourtant rien d’un aimable discours estival : devant
ses partisans, le chantre de la « révolution nationale » hongroise
revendique haut et fort un mot qui fleure bon la tentation autoritaire : « illibéralisme ».
Le nouvel Etat que nous construisons en Hongrie, proclame le premier
ministre, n’est ni un Etat-nation, ni un Etat libéral, ni un
Etat-providence : il est « illibéral ».
Démocratie illibérale ? A première vue, l’expression a un petit air
de paradoxe, voire d’oxymore, tant la démocratie a toujours, en
Occident, rimé avec le libéralisme constitutionnel. « Ce terme
renvoie à la tradition, profondément enracinée dans l’histoire
occidentale, qui cherche à protéger l’individu de la contrainte, quelle
qu’en soit la source : l’Etat, l’Eglise ou la société, analyse, en 1997, l’essayiste américain Fareed Zakaria dans la revue Foreign
Affairs. Il est libéral parce qu’il se nourrit du courant
philosophique, né avec les Grecs, qui met l’accent sur la liberté
individuelle. Il est constitutionnel parce qu’il repose sur la
tradition, inaugurée par les Romains, de l’Etat de droit. »" La suite sur lemonde.fr (article payant)
vendredi 8 juin 2018
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