vendredi 8 juin 2018

L’illibéralisme, là où s’abîme la démocratie

"Ces régimes hybrides vident dangereusement les principes fondateurs de la démocratie de leur contenu. La Pologne et la Hongrie en sont les fers de lance en Europe, et d’autres Etats semblent prêts à leur emboîter le pas.
Il fait si chaud, en ce jour de juillet 2014, que Viktor Orban a troqué son costume-cravate pour une chemisette bleu ciel à col Mao. L’allocution qu’il prononce alors dans la petite ville transylvanienne de Baile Tusnad n’a pourtant rien d’un aimable discours estival : devant ses partisans, le chantre de la « révolution nationale » hongroise revendique haut et fort un mot qui fleure bon la tentation autoritaire : « illibéralisme ». Le nouvel Etat que nous construisons en Hongrie, proclame le premier ministre, n’est ni un Etat-nation, ni un Etat libéral, ni un Etat-providence : il est « illibéral ».
Démocratie illibérale ? A première vue, l’expression a un petit air de paradoxe, voire d’oxymore, tant la démocratie a toujours, en Occident, rimé avec le libéralisme constitutionnel. « Ce terme renvoie à la tradition, profondément enracinée dans l’histoire occidentale, qui cherche à protéger l’individu de la ­contrainte, quelle qu’en soit la source : l’Etat, l’Eglise ou la société, analyse, en 1997, l’essayiste américain Fareed Zakaria dans la revue Foreign Affairs. Il est libéral parce qu’il se nourrit du ­courant philosophique, né avec les Grecs, qui met l’accent sur la liberté individuelle. Il est constitutionnel parce qu’il repose sur la tradition, inaugurée par les Romains, de l’Etat de droit. »" La suite sur lemonde.fr (article payant)

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