vendredi 5 août 2016

Jeux d’ombres et de lumières : le superbe hommage au cinéma de Béla Tarr

Tu es ma lumière du jour / Tu es mon ultime recours / Et je t’appelle au secours / Perdu dans la nuit qui m’entoure / Mais comment vivre, dans un trou noir / Moi j’ai besoin d’y voir” (Lumière du Jour, France Gall/Michel Berger, 1983). Faisant suite à Tarkovsky, c’est désormais Béla Tarr qui se retrouve au coeur du dernier montage de Movies in 5 minutes, chaîne spécialiste de la synthèse cinéphile. Le cinéaste hongrois voit ses plus immersives expériences visuelles et sonores (Damnation, Sátántangó, Werckmeister Harmonies, The Man from London, The Turin Horse) résumées en un leitmotiv : la confrontation hypnotique entre ombres et lumières.
Soit une suite de jeux esthétiques contrastés, tendance clair/obscur à la Caravage ou à la Rembrandt, nous ramenant à l’art de l’enfance et aux débuts du cinématographe. De l’obscurité cotonneuse de la salle obscure éclot la vie, lumineuse : ainsi se définit le cinéma, en un matriciel “et la lumière fut” mis en exergue par la citation de Tarr introduisant cet hommage-vidéo. Robert Bresson écrivait dans ses Notes sur le Cinématographe que “le cinéma sonore a inventé le silence”. A l’identique, Béla Tarr en composant le moindre de ses plans selon l’obscurité ne cesse de réinventer la lumière.


Source : lesinrocks.com 

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