“Tu es ma lumière du jour / Tu es mon ultime recours / Et je
t’appelle au secours / Perdu dans la nuit qui m’entoure / Mais comment
vivre, dans un trou noir / Moi j’ai besoin d’y voir” (Lumière du Jour,
France Gall/Michel Berger, 1983). Faisant suite à Tarkovsky, c’est
désormais Béla Tarr qui se retrouve au coeur du dernier montage de
Movies in 5 minutes, chaîne spécialiste de la synthèse cinéphile. Le
cinéaste hongrois voit ses plus immersives expériences visuelles et
sonores (Damnation, Sátántangó, Werckmeister Harmonies, The Man from London, The Turin Horse) résumées en un leitmotiv : la confrontation hypnotique entre ombres et lumières.
Soit une suite de jeux esthétiques contrastés, tendance clair/obscur à
la Caravage ou à la Rembrandt, nous ramenant à l’art de l’enfance et
aux débuts du cinématographe. De l’obscurité cotonneuse de la salle
obscure éclot la vie, lumineuse : ainsi se définit le cinéma, en un
matriciel “et la lumière fut” mis en exergue par la citation de Tarr
introduisant cet hommage-vidéo. Robert Bresson écrivait dans ses Notes sur le Cinématographe
que “le cinéma sonore a inventé le silence”. A l’identique, Béla Tarr
en composant le moindre de ses plans selon l’obscurité ne cesse de
réinventer la lumière.
Clément Arbrun
Source : lesinrocks.com
vendredi 5 août 2016
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