mardi 5 avril 2011
Confrontation. Une exposition de Szabolcs Barakonyi du 8 avril au 7 mai 2011 Galerie Benj
En 2008 et 2009, la Hongrie a été choquée par la série de crimes la plus atroce de son histoire démocratique : les meutres de roms. Szabolcs Barakony a rencontré des veuves et des rescapés de ces événements et a réalisé leurs portraits. L’exposition est accompagnée d’une série de textes écrits par la journaliste Veronika Munk.
L’ATTAQUE DE KISLÉTA : 03.08.2009. LA VICTIME : MÁRIA BALOGH (POUR LA DEMANDE DE LA FAMILLE ON NE MONTRE NI VISAGE, NI NOM SUR LE PORTRAIT)
Mária Balogh, 45 ans, a mis son portable sur la petite table de nuit et elle est allée se coucher tôt dans la soirée. Ses assassins sont venus à l’aube. En entrant dans la maison, ils lui ont tiré dessus à bout portant. Sa fille de 13 ans dormait dans la chambre à côté. Ils ont aussi tiré sur elle avec un fusil. Depuis l’attaque elle ne peut plus bouger son bras, et elle a de nombreuses cicatrices profondes sur le visage et sur le cou dues aux balles. Elle ne se souvient de rien. Mária Balogh est née à Kisléta, ils étaient dix frères et sœurs : cinq garçons et cinq filles. Pendant son enfance elle a habité de l’autre côté du village dans le ghetto de roms qui a été supprimé depuis. Elle devait partager son lit avec une de ses sœurs. Elle a été à l’école primaire et a toujours travaillé depuis. Elle a travaillé à l’usine et en même temps triait les pommes de terre ou récoltait du tabac sur le champ de la mairie. Son premier mari l’a quittée, ils avaient un enfant. Avec son deuxième mari, ils ont eu un autre enfant – la fille blessée lors de l’attaque, Tímea. « C’était une vraie histoire d’amour qu’en secret je souhaitais vivre. Ils se sont mariés, et quand l’enfant a eu 4 mois, son mari est mort à cause d’une maladie. Puis elle a continué à s’occuper de sa petite toute seule, elle travaillait beaucoup. Malgré son destin cruel, elle était toujours très gentille, amicale et souriante – tout le monde l’aimait. » - se souvient une de ses nièces. C’est sa mère qui a trouvé Mária et Tímea mortes à l’aube, il y a un an. Mária aurait dû partir travailler avec ses deux sœurs. « Leur habitude était qu’elle klaxonne devant notre maison, et ma mère la rejoignait ou lui parlait du balcon. Ce matin elle n’est pas venue, donc ma mère est allée la chercher en lui demandant : « t’es morte ou quoi ? ». Il y avait du sang partout. »
Vernissage le 8 avril 2011 de 19h à 23h. L’exposition est ouverte jusqu’au 7 mai sur rendez-vous.
galeriebenj.com
Galerie Benj
56, rue Saint-Sébastien
75011 Paris
Métro Saint-Ambroise ou Richard Lenoir
06 11 61 69 09
barakonyi.com
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