« Il ne faut pas longtemps pour que l’œil humain s’accommode aux ténèbres. »
Chef d’œuvre de Péter Nádas - dix-huit ans d’écriture, plus de cinq ans de traduction, une centaine de personnages, tout à la fois chaos total et structure absolue -, Histoires parallèles faisait scandale en Hongrie avant même sa publication et paraît à présent dans le monde entier.
Balayant soixante ans d’une Europe livrée aux remugles de l’Histoire et aux bouleversements de la société, le livre fait se côtoyer les époques dans un écho sans cesse démultiplié. La barbarie nazie résonne, répercutée à l’infini, d’histoire en histoire, les corps se libèrent parfois, la parole demeure souvent trompeuse, le sexe entravé débonde dans l’ombre, impudique et brut. Mystérieux et complexe, le roman fonctionne comme une chambre d’écho, traversée de stridences et de grondements, Nádas joue de la langue comme d’une flûte à serpents, et le lecteur, tour à tour fasciné, épuisé, révulsé, est toujours irrésistiblement attiré par son chant complexe et puissant. Ambitieux, exigeant, profond et brûlant, le texte de Nádas crée un monde à la fois palpable et insaisissable, apparemment anarchique, mais infiniment structuré, irrémédiablement clos et démesurément libre.
Péter Nádas est né à Budapest en 1942. A l’âge de dix-neuf ans, il débute des études de journalisme et de photographie. Entre 1965 et 1969, il est employé en qualité de rédacteur dans un magazine de Budapest. 1965 est aussi l’année au cours de laquelle ses premières histoires sont publiées dans le journal littéraire Uj Irás. Romancier, essayiste, dramaturge, sa réputation est immense et internationale. En 1995, son œuvre est récompensée par le Prix de la littérature européenne, auparavant décernéà Doris Lessing, Milan Kundera ou Marguerite Duras. En France, les éditions Plon ont publiéLa Fin d’un roman de famille (1991, premier tome de la trilogie formée avec Le livre des mémoires et Histoires parallèles), Amour (2000), un recueil de nouvelles intitulé Minotaure (2005), série d’histoires courtes rédigées entre 1960 et 1970 qui font appel aux mythes et aux légendes. Mais c’est Le livre des mémoires, publié en 1998 et prix du meilleur livre étranger l’année suivante, qui a fait le tour du monde et rassemblé partout critique et public autour de lui.
**********
"A l’occasion de la sortie en France des Histoires parallèles de Péter Nádas chez Plon, traduites par Marc Martin et Sophie Aude récompensés par le Prix Nicole Bagarry-Karátson, nous publions des extraits d’une interview que Csaba Károlyi a réalisé avec l’auteur en 2005 pour la revue Élet és Irodalom.
Enthousiaste, j’ai lu le nouveau roman de Péter Nádas pendant plus d’un mois. J’ai lu de la même manière Guerre et Paix et l’Homme sans qualités. Une fois la lecture terminée, j’ai voulu en parler à tout le monde mais ce n’était guère possible car à part quelques exemplaires de presse, le livre n’était pas encore disponible cet été. Quand j’ai enfin eu l’occasion de parler avec l’écrivain dans son appartement du quartier du château de Buda, je ne savais pas quelles questions poser. Ce roman n’est pas une lecture facile. En même temps, c’est un livre bouleversant et d’une force rare qui happe son lecteur et ne le lâche plus. La vie littéraire mettra certainement de longues années à digérer cette œuvre de trois volumes mais je suis sûr que c’est une œuvre majeure de notre époque. (...)" La suite sur litteraturehongroise.fr
A écouter aussi un entretien avec Péter Nádas sur franceculture.fr
Éditions : Plon
Collection : Feux croisés
Date de parution :
08 Mars 2012
Prix : 39 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.